Le concours Worldskills démarre à Kazan, en Russie. Une quarantaine de jeunes, de moins de 23 ans, y participent dans plusieurs catégories comme le BTP. Découvrez les trois champions français, en compétition, pour les métiers de la charpente, de la menuiserie et de l’ébénisterie.
Ils font partie des 1600 jeunes compétiteurs, venus de 80 nations, pour se disputer le titre de Champion du monde. Baptiste Menestrello (19 ans), Robin Françoise (21 ans) et Alexis Nué (21 ans) vont affronter d’autres jeunes talents dans leurs métiers, à l’occasion de la Worldskills Competition. L’occasion d’en savoir un peu plus sur ces jeunes espoirs du Bâtiment.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Baptiste Menestrello (En contrat pro, charpente) : Ma famille était dans le bâtiment : mon père est maçon. C’est depuis que j’ai l’âge de 15 ans et mes premiers stages sur les chantiers que je suis dans ce milieu. J’ai effectué un stage avec un collègue de mon père, et je me suis investi dans la charpente juste après.
Robin Françoise (Étudiant, ébénisterie) : On peut dire que l’ébénisterie est ma passion. Ça m’est tombé dessus un peu par hasard. Je suis rentré dans un lycée des métiers d’art spécialisé dans le bois, et ça m’a plu. J’ai toujours été quelqu’un de manuel, depuis tout petit. Au collège, je m’amusais beaucoup en art appliqué, j’avais de bonnes notes et mes professeurs m’ont conseillé de partir dans un milieu artistique et professionnel. J’ai fait plusieurs petits stages dans différents lycées, et l’ébénisterie s’est imposé comme étant ce que je préférais faire.
Alexis Nué (Salarié, menuiserie) : J’ai découvert mon métier assez jeune, mon père et mon grand-père étaient maçons. J’ai baigné dedans depuis tout petit en quelques sortes. Pourquoi la menuiserie vous me direz ? Pour la matière, elle est noble et j’ai décidé de partir là-dedans.
Quels sont vos modèles ?
Baptiste Menestrello : Entre autres, mon collègue Nicolas Neret qui est en quelques sortes un modèle pour moi. Je m’inspire de ses travaux de temps en temps, lui a l’expérience des compétitions ayant des enjeux. Il m’a transmis son savoir et c’est très important pour moi !
Robin Françoise : Mon modèle est un ancien candidat de la compétition WorldSkills, en ébenisterie. C’est Constant Mulet, qui avait participé à l’édition de Leipzig (Allemagne), en 2013. Je l’ai rencontré il y a trois ans, lors des entraînements internationaux, alors que j’étais jeune espoir. J’ai été impressionné par son savoir-faire lors de la démonstration qu’il nous a faite. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse comme lui ! Il a été un réel exemple pour moi.
Alexis Nué : Je n’ai pas forcément de modèles, mais je m’inspire de plusieurs médaillés à l’international. Je prends un petit peu exemple sur eux, ils donnent envie de se dépasser, et le but est de leur ressembler et de faire mieux qu’eux.
Pourquoi participer à la compétition Worldskills ?
Baptiste Menestrello : C’est un de mes collègues qui m’a parlé de la compétition WorldSkills. Il avait lui-même participé en 2015 et grâce à lui, je me suis décidé à me lancer dans l’aventure.
Robin Françoise : On me l’a proposé au lycée. Un jour, un professeur est passé dans la classe, c’était un expert métier pour la compétition WorldSkills. On lui a dit que je ne me débrouillais pas trop mal et il est venu me proposer de participer à ce concours. Il m’a inscrit. Voilà comment j’ai découvert la compétition WorldSkills. Cette année c’était la dernière édition à laquelle je participais. J’ai échoué les deux premières fois sur les Finales Nationales. Intégrer l’Équipe de France est un gros challenge, on ne se rend pas compte. À la suite de mes échecs, j’ai redoublé d’efforts et d’entraînements. La troisième fois était la bonne. C’est une belle aventure, que l’on apprend à aimer. C’est une chance que l’on a aujourd’hui en France dans les métiers artisanaux, notamment, que de pouvoir représenter son métier à l’international. WorldSkills France est la seule entité à offrir cette opportunité. Raison de plus pour y aller à fond ! C’est une belle aventure, avec beaucoup d’échanges entre les pays, malgré la compétition, et beaucoup d’opportunités en termes de contact à l’étranger. C’est une véritable chance pour nous.
Alexis Nué : Les finales européennes, c’était une première étape. Maintenant, je vise l’international. Ça a toujours été le projet. Et pour l’instant, ça ne fonctionne pas trop mal. Ça va être une expérience enrichissante avec beaucoup de concurrence.
Quel est votre plus gros challenge ?
Baptiste Menestrello : Il s’agit de m’entraîner au maximum pour arriver prêt pour la WorldSkills Competition 2019 à Kazan. Il faut que j’arrive à me surpasser une fois sur place. Je me déplace pour décrocher une médaille d’or. De plus, je suis extrêmement fier de représenter mon pays, malgré toute la pression que ça engendre.
Robin Françoise : De m’entraîner pour pouvoir prétendre à une médaille d’or à Kazan. De me pousser à bout. Essayer de prendre un maximum de niveau, pour ne laisser aucune chance aux autres compétiteurs. Je veux vraiment une place sur le podium.
Alexis Nué : Tout d’abord, garder le niveau que j’ai acquis grâce à la compétition européenne EuroSkills, et me perfectionner pour pouvoir atteindre l’excellence à Kazan. Il va falloir gommer tous les petits défauts pour espérer accrocher la médaille d’or.
Et après, quels sont vos objectifs ?
Baptiste Menestrello : Je songe à monter ma propre structure mais cela sera pour plus tard. Pour l’instant, je reste véritablement focus sur les entraînements pour la compétition internationale à Kazan. Faire du mieux que l’on peut, ça finira par payer.
Robin Françoise : Je veux devenir designer de mobilier, mais pas seulement. C’est pour ça que je suis entré à l’Ecole Boulle, à Paris. L’institution fait une bonne passerelle entre les métiers traditionnels, les métiers d’arts et le design.
Alexis Nué : Il faut d’abord que je termine mon parcours avec les Compagnons du Devoir. J’ai envie de partir à l’étranger pour découvrir de nouvelles méthodes de travail. Cela étant, j’aimerais pourquoi pas devenir maître de stage, pour former des jeunes comme je l’ai été. Peu importe le concours ou les objectifs, l’important c’est de faire ce que l’on a envie de faire, on en sortira grandit.
Propos recueillis par Worldskills France – Photos : © Worldskills France
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