À l’occasion du Congrès mondial Woodrise à Bordeaux, le maire de la Ville Alain Juppé a signé l’Alliance internationale Woodrise, en présence de plusieurs acteurs de la filière forêt-bois. L’objectif est de former une communauté engagée dans l’avènement du matériau bois dans la construction. Détails de cet acte de coopération.
Le bois est-il en passe de devenir le matériau du XXIe siècle ? Réunis à Bordeaux, à l’occasion du congrès Woodrise, les acteurs internationaux de la filière bois ont en tout cas multiplié les appels du pied en ce sens.
La signature de la Woodrise Alliance scelle notamment une coopération unique en son genre. L’objectif est d’identifier les bonnes pratiques de développement économique, industriel, urbanistique et architectural, en termes d’usage du bois. Il s’agit aussi d’évaluer ses évolutions quantitatives et qualitatives.
Plusieurs personnalités politiques se sont engagées dans cette direction, comme le maire de Bordeaux, Alain Juppé, ou encore l’ambassadeur du Canada en Allemagne et envoyé spécial auprès de l’Union européenne, Stéphane Dion.
« Dans cette région qui compte le premier massif forestier exploité de France, je milite depuis des années pour l’utilisation du bois dans la construction. C’est essentiel pour limiter le réchauffement climatique, car il permet de stocker du CO2 et favoriser les circuits courts », a rappelé Alain Juppé. Cela passe par de nouvelles méthodes constructives et un engagement politique », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’EPA Bordeaux Euratlantique s’est notamment engagé dans le cadre de l’OIN à consacrer un volume minimum de surface plancher en bois construction (structure et enveloppe – hors parement) de l’ordre de 25 000 m2 par an.
Woodrise Alliance : une entente pour la recherche
Des architectes, urbanistes, ingénieurs, artisans de six pays ont également suivi le mouvement. 6 centres nationaux de recherche ont notamment signé un memorandum d’entente, afin d’amorcer une collaboration plus étroite entre les pays : l’Instituto de Pesquisas Tecnologicas do Estado de Sao Paulo S.A (Brésil), le FPInnovations (Canada), le VTT TechnicalResearch Centre of Finland Ltd (Finlande), l’Institut technologique FCBA (France) et le centre Scientifique et Technique du Bâtiment – CSTB) ainsi que le Lignum, Economie suisse du bois( Suisse) organisation faîtière de l’économie suisse de la forêt et du bois.
De plus, un manifeste pour la construction bois, le Woodrise Paper, a été diffusé à cette occasion. Il croise les regards d’experts de plusieurs personnalités, pour définir les avancées et les freins de la filière, tout en abordant la question cruciale de la gestion de la forêt. Il s’enrichira encore au fil des mois de nouveaux regards d’acteurs, venus d’autres pays.
Au Canada par exemple, le bois est avant tout une histoire de culture, selon Stéphane Dion. « 95 % des maisons individuelles et des logements de 2-3 étages sont en bois. Pour être vert en coupant des arbres, il faut savoir si prendre. Nous savons comment gérer la forêt et construire durablement en bois Il faut maintenant convaincre tous les pays du monde », a-t-il souligné, avant de saluer l’accord de libre échange, appliqué depuis juillet dernier, entre le Canada et l’Union européenne.
Structurer la filière pour la rendre compétitive
Cependant, le plus grand défi pour la filière sera probablement de se structurer à grande échelle, pour devenir compétitive. D’une part, en favorisant l’évolution des systèmes constructifs comme la pré-fabrication en usine qui permet de réduire les temps de chantier – dont découle un gain sur les coûts de main d’œuvre et de portage foncier. Selon les experts, cela passera aussi par la mise en place d’une coopération étroite, en amont, entre architectes et ingénieurs, pour limiter les problèmes de surcoûts dans certains projets. Enfin, la démocratisation du matériau bois ne saurait se faire sans les entreprises qui la composent, généralement des entreprises moyennes voire familiales. Il faudra alors qu’elles atteignent la taille critique qui leur permettra de répondre à la nouvelle demande.
« Le bois est notre avenir », a assuré Stéphane Dion. Dans plusieurs pays, la filière représente un important vivier d’emplois non délocalisables. En France, le ministère de l’Agriculture avance le chiffre de 425 000 emplois.
Texte et photos : Claire Thibault
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