Woodrise revient à Bordeaux, du 11 au 16 octobre 2018, sous forme de festival, avec une programmation riche en conférences, visites de chantier et animations. Cette année, le grand public sera davantage convié à découvrir l’intégration du « Bois dans la ville », thème de ce prochain rendez-vous, organisé par le FCBA, le CODEFA et le pôle de compétitivité Xylofutur. Interview exclusive de Nadège Picard, chef de projet à l’Institut technologique FCBA Bordeaux.
Architecture Bois : À la fin de l’édition 2017 de Woodrise, FCBA avait annoncé la tenue d’un nouveau congrès en 2019 au Canada, est-ce toujours d’actualité ?
Nadège Picard : Il y aura bien une édition canadienne, à Québec, en 2019, organisée par FPInnovations et co-organisée par FCBA et d’autres centres de recherche signataires de l’Alliance Woodrise, mais nous allons poursuivre au niveau local dès cette année. La première édition bordelaise de Woodrise a connu un succès d’une ampleur inattendue. Alors que nous pensions recevoir autour de 400 personnes sur site, plus d’un millier a fait le déplacement. Forts de ce succès et des retours très positifs, les institutionnels et les professionnels de la construction bois ne voulaient pas attendre deux ans, pour continuer dans cette dynamique et valoriser la ressource et leurs projets. L’objectif est désormais de faire de Bordeaux, la ville française de référence en matière de construction bois. En revanche, cette édition 2018 ne prendra pas la forme d’un congrès, en moins d’un an ce n’était pas jouable. Ce sera plutôt un festival du bois sur le thème « Le bois dans la ville ».
Il n’y aura donc plus de stands pour les professionnels au Palais des Congrès ?
N.P : Non, le nouveau format se veut résolument plus ludique. Nous nous sommes en effet aperçus que le Congrès n’était pas assez grand public, d’où une nouvelle édition qui s’ouvre en semaine et qui se prolonge le week-end pour que les particuliers puissent participer. Nous avons donc prévus d’intégrer de nombreuses animations, disséminées à travers la ville. Pour que la construction bois se développe, il faut que les gens soient sensibilisés, informés… Mais nous conservons aussi un cycle de conférences et de débats, plus techniques, pour les professionnels. Le Festival sera beaucoup moins axé sur la politique que le Congrès et davantage sur l’environnement, l’économie, les retours d’expériences, les nouveaux projets, la qualité de vie dans les constructions bois…
Le programme n’est pas encore complètement ficelé mais pouvez-vous nous en donner les grandes lignes ?
N.P : Le Festival Woodrise débutera le jeudi par une journée sur la qualité de vie dans les constructions bois, avec plusieurs retours d’expériences. Nous travaillons actuellement avec l’EPA Bordeaux Euratlantique à l’organisation d’une table-ronde sur l’intégration du bois dans la ville. Le vendredi matin, les professionnels pourront suivre un itinéraire de découverte des projets bois construits ou en cours de construction. L’après-midi permettra d’ouvrir une discussion entre bailleurs, constructeurs et architectes à propos de l’utilisation de matériaux écologiques (bois, terre cuite, paille…). Cet événement se veut aussi accessible aux particuliers, qui souhaiteraient s’informer sur ces matériaux.
Le week-end est beaucoup plus léger avec, par exemple, un quizz sur la gestion des forêts organisé par les étudiants et les professeurs de Bordeaux Sciences Agro (L’École nationale supérieure des sciences agronomiques, ndlr.) et des informations sur l’exploitation forestière en général. Nous aurons aussi une table-ronde organisée avec Bordeaux 2050 sur « la place du bois dans la ville », qui abordera entre autres les thématiques du biomimétisme et de la gestion de la ressource bois face à la demande. Le dimanche, l’événement deviendra plus familial. Il prendra ses quartiers à Darwin, avec l’installation de jeux de Mölky en bois recyclé et d’ateliers Kapla pour les enfants. Un rallye urbain, en 2CV, sera aussi organisé pour aller rencontrer les industriels du bois. La Maison Éco-citoyenne accueillera un cycle de conférences sur le recyclage et les étudiants de l’ESB présenteront un défilé de robes en bois sur les Allées Tourny. Le lundi et le mardi, retour en mode professionnel, avec une journée dédiée à l’export et une conférence sur la construction mixte.
Il y aura aussi des expositions en libre accès, dans la ville…
N.P : Tout au long de l’événement, le public pourra découvrir une exposition sur les essences de bois et leurs usages, sur le parvis de la Maison Éco-citoyenne. Nous exposerons aussi un projet d’écoliers, réalisé en partenariat avec le cabinet d’architecture KOZ, l’école élémentaire d’Achard à Bordeaux et une école de la ville de Douala au Cameroun. L’équipe de KOZ a demandé aux élèves de dessiner la maison de leur rêve, pour nous permettre d’appréhender les différences culturelles entre les pays. Leur dessin se transformera en grande maquette, construite sur le parvis avec comme objectif de reproduire l’exercice à Douala.
FCBA présentera-t-il de nouveaux projets à l’occasion de cette deuxième édition ?
N.P : Oui, dans le cadre de l’Axe 2 du Plan Bois 3 (programme national co-financé par la DHUP, le CODIFAB et France Bois Forêt), nous sommes en train de développer un outil, à destination de l’ingénierie, incluant des fiches détaillées de tous les référentiels techniques. Nous présenterons ce projet le lundi 15 octobre pendant le Festival Woodrise mais il ne sera pas finalisé avant début 2019. De plus, nous construisons la première plateforme internationale sur la construction bois, adossée à notre site existant www.woodrise.org qui va évoluer. Nous voulons que ce projet prenne une dimension mondiale, avec des retours d’expériences de chantiers menés aux quatre coins du monde, la création d’une communauté pour échanger et discuter sur les sujets de la construction bois. Cette plateforme vitrine verra aussi le jour en 2019.
À trois mois du festival, quelle est votre impression générale ?
N.P : Les professionnels sont très enthousiastes. Nous relançons une édition bordelaise pour répondre à leurs attentes, au niveau local. Grâce à cet événement, nous espérons fédérer une forte communauté et intégrer de nouveaux pays comme la Suède à notre Alliance internationale pour le bois. Cette première édition nous permet de faire coopérer plusieurs interprofessions, institutionnels et professionnels sur un événement de grande ampleur, ce qui est très encourageant. Si nous voulons développer une ville zéro carbone, avec plus de bois, il nous faut le travailler ensemble et l’expliquer aux gens, lever les craintes et les a priori pour qu’ils soient rassurés et vivent sereinement dans des constructions bois de tout type.
Propos recueillis par Claire Thibault
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.