Si cette première résidence de 150 m² a valu à son architecte, Hervé Ceneda, de nombreuses récompenses, elle reste avant tout cette élégante matérialisation de l’écoute, tant d’un architecte vis-à-vis des propriétaires que du bâti vis-à-vis de la nature. Rectiligne, sans passer pour autant pour un hangar à bétail, l’habitation de Jacqueline et Alain semble épouser à merveille ce terrain qui l’accueille les bras ouverts. Isolée du reste du monde, les montagnes en arrière-plan, le dépaysement est garanti. Leur fils, Hervé Ceneda de l’agence Son Nom De Venise chargé du projet, se souvient de leurs exigences, » ils avaient le désir d’une maison en bois. Leurs demandes pragmatiques étaient assez précises : un espace privatif, isolé du reste de la maison, une cuisine ouverte à la fois à l’est pour profiter de la lumière du matin et au sud sur la terrasse « .
La disposition des ouvertures et leurs cadrages respectifs sur le paysage concèdent à cette résidence un caractère atypique. » Cette forme de » collines » est plutôt la résultante d’un certain nombre de dispositions qu’une idée a priori, précise l’architecte. Le travail de la volumétrie s’est fait depuis l’intérieur des espaces : des volumes généreux dans les pièces de vie, avec des ouvertures en hauteur au nord et à l’est pour une bonne ventilation en été, et une » croupe » des toitures à l’ouest pour se protéger des intempéries, un dispositif assez classique dans la région « . Exposée plein sud, la terrasse recouverte de mélèze est très vite devenue une pièce à part entière adjointe au reste de la maison. Le bardage posé à la verticale à claire voie donne à la construction toute sa hauteur et unifie cette avancée.
Hervé Ceneda savait exactement ce qu’il devait faire pour ses parents. » La forme de cette construction fait référence à la varangue des cases créoles (terrasse protégée), comme une réminiscence des années que les clients ont passées outre-mer, et relie de fait la maison à l’histoire de ses occupants, objective-t-il. Il y a dans la structure de cette terrasse une forme d’ordonnancement, une trame qui définit les proportions et les espaces, qui règle le rythme des ouvertures et ajoute une dimension » classique » unifiant les deux volumes principaux « . Ce chantier a néanmoins obligé les différents acteurs à travailler main dans la main. » Cela demande toujours beaucoup de réglages entre architecte et constructeur pour joindre le côté technique et esthétique « , confie Koen Van den Brande constructeur et responsable de Réno Maison dans le Gers.
» La complexité, conclut-il, réside dans l’utilisation de matériaux peu communs ou sur mesure comme par exemple les poteaux contrecollés en mélèze « . À l’intérieur, le bois est également présent. Au sol, le pin et le chêne sont venus octroyer toute leur élégance et leur chaleur à cette maison de caractère. Le plancher (panneaux contrecollés porteurs BinderHolz) est ainsi recouvert de ce parquet lumineux, de grès cérame et de pâte de verre dans les pièces humides conférant à l’habitation toute sa modernité. Cette maison de méditerranée aérienne et rebelle se joue des codes et des conventions, témoin rare d’une cohabitation parfaite, d’une première fois qui comme toutes les autres laissent ce souvenir éternel et encourageant.
Texte : Serum Presse
Photos: © MÜLLER Patrick
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