Le groupe scolaire Charles Fauvet s’inscrit dans un référentiel urbain « disneylandisé » ; à Magny-le-Hongre (77), au cœur d’une architecture contenue. Fabienne Bulle ose la diagonale, les creux, la transparence, le bois, l’inox brossé…
Avec le groupe scolaire Charles Fauvet, « Fabienne Bulle. » incite au dialogue et prend de la hauteur pour tenir une échelle de site propice au développement urbain à peine esquissé à l’époque du concourse, en mars 2006. Sans craindre l’affrontement ou la radicalisation architecturale et sans renoncer à la défense des valeurs urbaines, le groupe scolaire Charles Fauvet revendique des notions d’échelle, d’articulation, de frontalité… Une urbanité qui s’est traduite « en installant une équerre dont les faces externes déclinent l’idée d’une composition « classique » et dont les faces internes en contrepartie se creusent, se dilatent, se déhanchent pour mieux libérer des interstices comme autant d’espaces extérieurs et protecteurs » explique l’agence d’architecture. En situation d’angle, le groupe scolaire présente deux façades distinctes et linéaires qui se retournent en toute simplicité. La façade sud installe un parvis minéral pour l’accueil des parents et des enfants ; plus étirée et intensément vitrée, la façade est hérite des espaces collectifs pédagogiques (salle multimédia, bibliothèque, salle de langue) ainsi que du préau de l’école élémentaire au rez-de-chaussée, ses classes au-dessus. « La transparence offerte sur le préau et la salle de restaurant et par les grandes lucarnes qui surlignent l’étage, vient enrichir le volume comme la lumière et ajuste encore la hauteur de l’épure de façon à soutenir une opportune frontalité avec les constructions qui lui font aujourd’hui face » complète l’agence. En jouant sur l’inclinaison des toitures, en donnant de l’ampleur aux façades et en profitant de l’étage, les volumes « hauts » s’offrent à plus d’ensoleillement et plus d’apports thermiques ; lesquels sont régulés grâce à de grandes résilles en inox tendues sur une ossature métallique côté sud. Ainsi la lumière demeure l’élément clé, un repère sensoriel pour les enfants : « la lumière désigne les profondeurs, elle ponctue la linéarité, accentue une horizontalité ou une verticalité… ». La lumière distingue le bois, elle sublime ses veines et souligne ses capacités architecturales : du lamellé-collé pour les poteaux poutres, les plateaux supports de plancher et de couverture, du lamibois Kerto® pour les portiques des grands volumes et les préaux, du bois massif pour les parois verticales, pour les ossatures des parois et un système collaborant mixte bois-béton Leno® pour le plancher plein de l’étage. La mise en valeur de l’architecture du groupe scolaire Charles Fauvet offre au-delà une véritable lecture pédagogique. « La diagonale, d’abord interne à la maternelle, marque le repli des quelques classes dédiées aux plus petits, comme leurs caractéristiques plutôt introverties et rassurantes. La diagonale accroche ensuite tout au long de son déroulé différents lieux constituants l’école, de l’intérieur à l’extérieur en patio, cour, préau… jusqu’au terrain de sport. Mais cette diagonale, par les transparences qu’elle installe, par la multiplicité des lieux qu’elle révèle, incite aussi les plus petits à ouvrir leur regard ». Parce qu’au-delàde l’école, il y a la ville…
Source : Architecture bois magazine, Numéro 63, Août-Septembre 2014
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