Construire densément limite l’étalement urbain et l’artificalisation des sols. L’enjeu actuel est d’allier bien-être des usagers et écologie. Découvrez ce bâtiment à la fois massif et léger.
Un bâtiment tout en bois dans les Yvelines
Promoteur de bâtiments en bois, Woodeum a remis entre les mains de l’agence DREAM la mise en oeuvre des résidences Althéa, à Vilézy-Villacoublay, à deux pas de la forêt de Meudon. Il s’agit de créer à la fois un nombre de logements important et un habitat très qualitatif, profitant des espaces extérieurs de 2200 m2 en coeur d’îlot. « Nous avons créé des petits bâtiments positionnés de manière à générer un maximum de vues au milieu de cette nature. L’ADN de Woodeum et celui de DREAM se rejoignent pour réaliser des opérations en bois, choisi pour ses atouts constructifs et écologiques.
Apparent et très présent à l’intérieur des 96 appartements, il est propice au bien-être et à la santé des occupants. Nous proposons ainsi un nouveau type de logements, offrant une grande modularité et de bonnes performances thermiques », indique Dimitri Roussel, architecte fondateur et dirigeant de l’agence.
Le CLT (bois lamellé-croisé) est au cœur du principe constructif de ces collectifs : planchers, façades et murs de refends du premier jusqu’au sixième et dernier étage. L’infrastructure, le niveau de parking en sous-sol, le socle du rez-de-chaussée, les cages d’ascenseurs et des escaliers sont en béton; et ce pour des raisons de pérennité, principalement liées à l’eau. «Le CLT est plus intéressant que le béton, selon les dimensions, quant à son épaisseur et sa rapidité de mise en œuvre », poursuit Dimitri Roussel, qui souligne le professionnalisme du pôle Bois de Bouygues Construction.
Une résidence écologique à la fois imposante et légère
« Le bois laissant plus facilement passer les sons que le béton, il est nécessaire d’être vigilant quant à l’étanchéité à l’air et acoustique. Karine Le Tyrant, de l’atelier Aïda, nous a parfaitement accompagnés sur ce dernier aspect par son grand savoir-faire.
Selon moi, le sujet de l’acoustique est peut-être même l’enjeu technique majeur sur une réalisation en bois, une vraie dialectique à résoudre lorsque l’on souhaite montrer le matériau tout en apportant le confort phonique. »
Une des spécificités d’Althéa tient à la volonté d’optimiser l’emploi de la ressource bois. En effet, les chutes générées par la perforation des fenêtres à travers le CLT ont servi à la fabrication des balcons. Une vraie prouesse technique quand on sait qu’il faut fixer les garde-corps sans percer l’étanchéité. Ceux-ci sont en bois composite, constitué de bois naturel et de résine recyclée, produit par Geolam. Le maître d’œuvre « aime créer une architecture avec beaucoup d’espaces extérieurs, remettre en cause la question du mur, créer un dedans-dehors, des grands planchers qui débordent, donner cette sensation d’accès à l’air et la lumière ».
Effectivement, le bois transparaît jusqu’aux sous-faces des balcons, laissé naturel car protégé de l’eau et de la lumière. «Lorsque l’on regarde le bâtiment d’en bas, on voit finalement plus de bois que de façade. Par ce détail constructif, nous montrons que cette réalisation est en bois, nous le mettons en scène et affirmons que l’on peut bâtir différemment », détaille l’architecte avec fierté.
Le décalage d’alignement des balcons, auquel s’ajoutent les attiques et pergolas des derniers niveaux confèrent une impression de légèreté. L’effet de masse qu’aurait pu occasionner ce programme est ainsi évité, malgré les 2000m3 de bois massif composant la structure.
La conception bioclimatique et la maîtrise de la consommation énergétique – chauffage et eau chaude sanitaires produits par le réseau de chaleur urbain – ont valu à Althéa l’attribution du label BBCA (Bâtiment Bas Carbone).
Texte: Caroline Chopart – Photos: Cyrille Weiner
Source : Architecture Bois Magazine 108 et Hors-série 50
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.