Située au coeur du 13eme arrondissement de Paris, l’ancienne tour du Loiret a fait l’objet d’une réhabilitation, surélévation et extension bois. Une prouesse technique pour plus de confort et d’économies d’énergie.
Tour watt
Ne l’appelez plus la tour du Loiret, mais tour Watt. Après 6 ans de travail, l’agence Vincent Lavergne Architecture et Urbanisme et A&B PMCR ont livré, en décembre 2021, une tour pour le compte d’ICF Habitat La Sablière, où l’énergie est mieux maîtrisée. « La tour Watt est une icône du 13e arrondissement tel qu’il était il y a trente ans ; populaire, industriel et infrastructurel. Sa transformation exprime la capacité d’un quartier entier à muter, à renaître au gré des stimulations », estime l’architecte Vincent Lavergne, qui a préféré « réutiliser une tour des 30 Glorieuses plutôt que démolir». L’enveloppe initiale du bâtiment a fait l’objet d’une rénovation grâce à la mise en œuvre d’une isolation thermique par l’extérieur, sur 8 niveaux, avec de la laine de roche.
La structure interne composée de 175 chambres de foyer, datant des années 70, a été entièrement restructurée. L’ensemble des locaux techniques se situe désormais dans les trois premiers niveaux : raccordement sur le réseau de chaleur urbain, régularisation en sous-station nouvellement créée, ventilation mécanique de type hygroréglable B. Ils comprennent également des locaux à usage commercial et des bureaux. Ils s’ouvrent sur la rue Watt grâce à une extension bois en Épicéa, en RDC. Les planchers bas sur les locaux non chauffés ont fait l’objet d’une isolation. À partir du R+3, les anciennes chambres se sont transformées en studios modernes et fonctionnels, dont le chauffage est régulé par robinets thermostatiques. Les logements sont ainsi passés de la classe énergétique E à B.
« Le gain énergétique sur l’état existant est de 145kWh/m2/an, soit 71% de réduc- tion des consommations en énergie primaire», chiffre l’agence. La tour a également bénéficié d’une surélévation de quatre niveaux, en Épicéa, en toiture: «une première en Europe», indique l’agence. « Outre la légèreté de la structure bois en CLT (fabriquée par Lignatec KLH), sa mise en œuvre, relativement simple, fait sens dans la recherche de constructions bas carbone plus respectueuses de l’environnement. La surélévation permet de changer significativement l’identité de cette tour ».
En revanche, pas de bois en façade. La nouvelle écriture architecturale du bâti s’exprime par l’utilisation d’une résille métallique, des panneaux en aluminium en trois formats de résille. Cette nouvelle peau renvoie les reflets du ciel et participe à l’harmonie du bâti avec son quartier. Les trois premiers niveaux offrent un visage plus minéral avec des pierres agrafées, comme pour marquer l’ancrage de la tour. Du haut de ses 59 mètres, la nouvelle tour Watt constitue en effet un signal fort de la mutation du quartier.
Texte: Claire Thibault – Photos: Sergio Grazia et Julien Hourcade
Source : Architecture Bois Magazine 110
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