Lors de la clôture des Assises de la Forêt et du Bois, la filière bois a alerté le premier Ministre sur la multiplication des agressions des travailleurs en forêt. Les acteurs de la filière appellent à la solidarité de tous, envers les entrepreneurs de travaux forestiers.
Actes de vandalisme sur du matériel d’exploitation, incivilité, agressions en forêt… Voici le lot commun des travailleurs forestiers. À l’occasion des Assises de la Forêt et du Bois, plusieurs participants ont souhaité porter le problème devant le premier Ministre, Julien Denormandie.
Ils ont signé la présente déclaration, en soutien aux travailleurs en forêts, victimes d’agressions :
« Si le débat peut être posé sur certaines techniques sylvicoles ou d’exploitation au regard des interrogations et attentes de la société, les participants ont considéré que cela ne pouvait en rien excuser des comportements portant atteinte aux outils de travail et à la sécurité des personnels travaillant en forêt et qu’il convient de les condamner.
La mécanisation, souvent mal perçue
Ainsi, le développement de la mécanisation en forêt n’est pas forcément synonyme de travaux ou d’exploitation non respectueux du fonctionnement et de l’intégrité des écosystèmes forestiers. Si ce développement suscite parfois des interrogations légitimes sur ces aspects fondamentaux, ce sont les mauvaises pratiques qui doivent être dénoncées et non la mécanisation en soi ; des innovations et des bonnes pratiques sont au contraire développées pour limiter l’impact des engins forestiers sur les sols notamment (cf. Guide Pratic’sols) et les systèmes de certification sont très attentifs à ces aspects.
Par ailleurs, la mécanisation permet d’améliorer les conditions de travail (réduction de la pénibilité et du risque d’accident) et participe à l’attractivité des métiers (technicité, conduite d’engins sophistiqués, montée en compétence).
Or, ces dernières années, des machines et des hangars d’entrepreneurs forestiers ou d’entreprises d’exploitation forestière ont été vandalisés, incendiés ou dégradés. Par ailleurs, des intrusions sur des chantiers en cours par des personnes non équipées de protections individuelles ont été observées, au risque de mettre en danger les travailleurs forestiers et ces personnes elles-mêmes.
Ces actes, perpétrés et revendiqués dans le but de neutraliser des engins et l’activité forestière, mettent en péril l’activité des travailleurs forestiers et rendent difficile et anxiogène l’exercice de leur profession. Enfin, certains travailleurs forestiers et notamment les bûcherons, sont régulièrement pris à partie verbalement sur leur lieu de travail.
Faire mieux connaître la forêt au grand public
Si le débat et la controverse peuvent se concevoir, les agressions verbales n’y ont pas leur place. Elles ne peuvent que renforcer la tension déjà prégnante. Les controverses peuvent et doivent se régler sur le fondement d’informations partagées et dans le cadre d’un dialogue apaisé. Les signataires appellent à l’instauration d’un mécanisme de remontée des problèmes rencontrés sur le terrain, facilitant l’objectivation et le partage de l’information entre les parties prenantes du secteur forestier.
Les signataires de la présente déclaration condamnent fermement toutes actions de vandalisme et agressions verbales et expriment leur solidarité envers les entrepreneurs de travaux forestiers et les entreprises d’exploitation forestière.»
Lors des Assises, la filière bois et les ONG ont souligné la nécessité d’améliorer le dialogue entre les forestiers et la société. Dans un premier temps, au niveau du terrain, avec l’appui des maires et des élus locaux. Puis, en s’appuyant sur les enseignants des écoles primaires et des collèges pour «faire connaître la forêt, souvent méconnue du grand public.»
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