La rénovation stade Pierre-Paul Bernard, menée par K Architectures, modernise ce site emblématique tout en préservant la forêt urbaine de Thouars. Avec une architecture en bois brûlé et des infrastructures durables, la rénovation stade Pierre-Paul Bernard allie performance et respect de l’environnement.


Ce stade, principalement dédié à l’athlétisme, accueille des événements majeurs comme le Décastar, une compétition d’épreuves combinées inscrite au challenge mondial IAAF depuis 1998. En 2018, l’athlète Kevin Mayer y a battu le record du monde de décathlon, renforçant ainsi la renommée de cet espace sportif qui attire chaque année plus de 15 000 spectateurs. En 2020, le stade a reçu la plaque Héritage de World Athletics, en reconnaissance de son rôle dans l’histoire de l’athlétisme.
Afin de répondre aux besoins croissants, la communauté de communes Bordeaux Métropole a engagé en 2016 le cabinet K Architectures pour rénover le site, moderniser la piste, les tribunes, et ajouter de nouvelles infrastructures : des halles sportives, un dojo, une salle de musculation, des espaces administratifs, et des zones de convivialité. Le principal défi du projet était de construire ces 4 000 m² supplémentaires sans abattre un seul arbre dans cette forêt urbaine. Le concept architectural repose sur une approche mimétique, où les bâtiments, inspirés de granges rudimentaires, semblent se fondre dans l’environnement forestier.


Les structures, revêtues de bois brûlé selon la méthode traditionnelle japonaise du Yakisugi, rappellent la canopée environnante. Le choix de ce matériau permet non seulement de renforcer l’aspect naturel du lieu, mais aussi de stocker près de 1 000 tonnes de CO2, une démarche alignée avec les objectifs environnementaux actuels. L’utilisation massive de bois, notamment issu des forêts locales, répond à des enjeux économiques et environnementaux, tout en offrant une architecture apaisante. Des études montrent que les matériaux biophiliques, tels que le bois, peuvent améliorer le bien-être de 10 % dans les espaces qui en sont dominés.
Cette architecture prolonge également une histoire locale, celle de la « Girolle », cette maison populaire conçue par « L’école Bordelaise » dans les années 60’. La légèreté de ses toitures, leurs larges débords, ses jeux des transparences, l’invitation de la lumière naturelle comme l’invitation du paysage en elle, la sincérité constructive assumée ainsi que l’utilisation du bois comme matériau architectural sont autant de qualités communes avec cette petite maison que l’on rencontre souvent dans les pinèdes sablonneuses de la région.


Aussi, pour mieux contextualiser l’histoire, ce sont ces mêmes pinèdes qui ont vu pousser les pins maritimes utilisés pour fabriquer l’ossature en lamellé-collé des nouveaux bâtiments du stade. Les nouvelles infrastructures s’intègrent harmonieusement avec le stade existant, en respectant son esthétique d’origine. Par exemple, la tribune, construite dans les années 1970, a été rénovée pour mieux dialoguer avec les nouveaux édifices, sans perdre son caractère. Son soubassement et ses façades ont été revêtus d’une teinte sombre pour se fondre dans l’environnement, tandis que les vestiaires ont été entièrement restructurés.
Le projet se distingue également par la création d’un pavillon pour les jardiniers et de nouvelles zones de stockage sous la tribune Sud, destinées à l’installation du village VIP lors du Décastar. Ces espaces reprennent le langage architectural général du site, avec des façades en claire-voie de tasseaux brûlés, renforçant ainsi la cohérence visuelle de l’ensemble. Le projet du stade Pierre-Paul Bernard de Talence incarne une parfaite symbiose entre modernité et respect de la nature. En conciliant performance sportive et conscience écologique, il devient un modèle d’intégration architecturale dans un environnement naturel.
Texte : Maxime Kouyoumdjian – Photos : G. Amat