Spécialiste de la protection et des finitions bois, Blanchon prend le virage de la production biosourcée. L’objectif est de répondre à la hausse de la demande en produits plus écologiques. Une nouvelle gamme, comprenant un saturateur, une huile et une lasure, est disponible pour les professionnels.
Le défi est de taille pour ce géant de la protection du bois : changer la formulation de ses produits, issus en partie de la pétrochimie, sans rien perdre en facilité d’application et en efficacité du produit.
Ce virage, Blanchon l’a amorcé dès 2014, comme nous l’explique Guillaume Clément, PDG du groupe, nommé en mars 2020 : « En tant qu’acteur de la chimie, on ne peut plus passer à côté de la question environnementale et du passage à la biochimie. L’année 2020 nous a aussi fait prendre du recul et a été un accélérateur des tendances de fond, notamment sur la thématique du développement durable »
Une demande écologique forte pour la protection du bois
« Avoir des produits sains, qui sont d’une grande innocuité à l’intérieur de l’habitat, c’est un vrai sujet », poursuit le PDG. «Les clients veulent du durable, du beau mais dans un environnement où ils se sentiront bien et en bonne santé. Le produit bois va aussi dans ce sens. Il est perçu comme un support naturel, sain, durable, chaleureux et qui permet de faire beaucoup de choses en décoration ».
L’équipe anticipe aussi l’effet RE2020 avec l’augmentation de l’utilisation du bois et des produits biosourcés, dans l’habitat. « Il faut qu’on soit capable de protéger des bois comme le Douglas, le Red Cedar, le Mélèze, pour avoir une longueur d’avance pour nos clients », indique Guillaume Uni, directeur commercial.
Trois produits biosourcés pour la protection bois
Pionnier de la formulation en phase aqueuse en 1987, le groupe innove donc sur le terrain du biosourcé. Elle vient de reformuler trois produits au sein de sa gamme Ligne Qualité Environnement. Disponible depuis janvier auprès des professionnels, cette évolution concerne un saturateur, une huile et une lasure.
« C’est la suite logique de notre gamme LQE, phase aqueuse, avec des FDES (Fiche de déclaration environnementale et sanitaire) spécifiques, des taux de COV les plus bas possibles et un écolabel A+ au niveau de la classification pour l’air intérieur », souligne Jacques Cléchet, responsable R&D.
Pour aller vers plus de biosourcé dans ses « recettes », le pôle R&D a remplacé le pétrole, par des résines biosourcées à base d’huile de colza, de ricin ou de soja. « Mais pas d’huile de palme, on connaît les dégâts sur la nature », tient à souligner Jacques Cléchet.
L’Huile Environnement pour la protection bois du parquet
Le premier produit a avoir subi cette transformation est l’Huile Environnement. « Elle fait partie de nos 10 produits les plus vendus. Changer sa formulation, c’était prendre un gros risque technique », avoue le directeur commercial. Un pari gagné, aujourd’hui, puisque l’huile est certifiée CTB « Finition Bois » par FCBA, sur la performance du système de finition et la qualité du service.
L’huile se décline en 5 teintes : Chêne, Bois Naturel, Bois Brut, Ultra Mat et Effet Nature. Elle conserve ainsi l’aspect naturel des essences de bois, tout en le préservant du jaunissement, des taches etc. L’huile protège aussi bien les parquets, planchers, escaliers, boiseries ou encore plans de travail.
« L’avantage, c’est qu’elle s’applique au rouleau, comme un vitrificateur, avec un aspect très naturel, brut. En une demi-journée seulement, le parquet est huilé et il n’y a pas d’odeur. C’est le must de ce qui se fait aujourd’hui ! », assure le directeur commercial.
Une lasure en 8 teintes
La gamme comprend également une « Lasure Très Longue Durée ». Elle est conçue pour protéger toutes les essences de bois, même les plus difficiles à traiter. « Microporeuse, hydrofuge, résistante aux UV et aux intempéries, avec un film souple et résistant qui ne craquelle pas, elle est la garantie d’une très haute durabilité », selon le fabricant.
« Pour un professionnel, il faut que la texture soit gélifiée pour une application verticale. Là, on a un produit qui ne goutte pas et qui s’applique de manière plus fluide », renchérit le directeur commercial.
La marque a décidé aussi de sortir du jeu de la multiplication des couleurs. Elle se concentre désormais sur les 8 teintes les plus recherchées : Incolore, Chêne clair, Chêne moyen, Chêne doré, Chêne foncé, Noir, Gris glacier et Blanc.
Un vitrificateur parquet hydrofuge
Le groupe sort aussi un nouveau vitrificateur, avec « un temps de séchage optimisé de 3H ». Lui aussi certifié CTB, il sert à protéger les parquets avec une haute résistance aux passages répétés. Trois aspects de finitions sont proposés : satiné, mat ou ultramat.
« Avec ses trois produits, on couvre 80 % des besoins des utilisateurs finaux, pour la protection des bois intérieurs et extérieurs », assure Guillaume Uni, directeur commercial. « Tous ces produits répondent aux exigences techniques des professionnels, que ce soit en confort d’application ou en termes de durabilité. Chacun de ces produits a aussi une FDES par teinte ! ».
Si les produits biosourcés sont plus chers à produire, du fait du coût de la matière première, le groupe assure que la hausse des prix sera « modique » sur cette gamme-là, « environ 1 % ». « C’est un réel enjeu pour nous d’avoir un rapport qualité prix le plus optimal possible pour permettre à tous les pros d’y accéder ».
Toujours plus de matériaux biosourcés à l’avenir
La gamme présentée ce mardi, contient entre 78 et 84 % d’ingrédients naturels et de matériaux biosourcés. À l’avenir, le groupe souhaite poursuivre dans cette voie, en augmentant le pourcentage de matières premières biosourcées dans ses formulations. Il recherche donc de nouvelles sources de matières premières biosourcées pour faire baisser le prix. La formulation biosourcée sera également élargie progressivement à d’autres produits.
Une stratégie qui fait sens, alors que la RE2020 doit entrer en vigueur en janvier 2022 et prône un recours massif aux bois et produits biosourcés. « Le marché s’organise, avec l’apparition des premiers appels d’offres pour les produits biosourcés. En toile de fond, les JO seront le point d’orgue de cette évolution. Nous sommes certains qu’il y aura un avant/après pour la filière des biosourcés. La demande des pouvoirs publics et des grands donneurs d’ordre est là, des cahiers des charges sont en train de circuler dans les grandes enseignes… L’offre est en train de s’adapter», conclut Guillaume Clément.
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