Si les immeubles passifs sont encore peu communs, la résidence Jules Ferry, premier bâtiment en Europe de huit niveaux en bois isolé avec de la paille fait l’exception. Alchimie parfaite entre architecture et conception passive, ces logements sociaux sont conçus pour lutter contre la précarité énergétique des habitants.
A deux pas du centre ville de Saint-Diédes-Vosges, la résidence Jules Ferry accueille 26 logements sociaux de types T3 (76 m²) et T4 (90 m²). Le projet est né de l’initiative de la société d’HLM Le Toit Vosgien, première à labéliser des collectifs passifs en France. Les deux immeubles au design contemporain sont implantés sur une parcelle d’environ 2 500 m².
Soucieux d’intégrer la résidence dans le tissu urbain alentour, les architectes d’ASP architecture ont conçu une volumétrie hiérarchisée et progressive des bâtiments. Les deux bâtiments se font face et l’unité architecturale se fait par les volumes parallélépipédiques et le bardage en bois teinté. La structure des bâtiments est en panneaux d’épicéa contrecollé KLH fournis par la société Lignatec qui a également parti cipé à l’élaboration des détails de la structure.
Le bois est visible à l’intérieur des appartements dans les pièces à vivre, sur les murs
porteurs ainsi que sur les plafonds apparents.
Les logements, traversants, sont accessibles depuis une coursive protégée en façade nord et sont largement ouverts vers le sud. Chaque appartement est équipé d’un large balcon au sud, dimensionné afin de laisser entrer le soleil en hiver et protéger les logements de la chaleur en été. Passifs, les bâtiments ont recourt à des énergies gratuites. Les bâtiments, disposés de façon optimum par rapport à l’ensoleillement, sont équipés de panneaux solaires thermiques. Sans ombrage direct, ni de la végétation, ni des constructions existantes, les immeubles peuvent bénéficier d’apports solaires maximums.
L’installation de pompes à chaleur à sonde géothermique (qui récupèrent les calories dans le sol) et d’une centrale double flux collective à haut rendement (qui recycle les calories des logements) permet d’importantes économies d’énergie. Les bâtiments récupèrent également la chaleur des eaux usées sur l’évacuation des douches ou encore celle de l’ascenseur. Le résultat ? Une eau chaude et un chauffage quasi gratuit (à 95 %) et entièrement renouvelable. La résidence est passive aussi grâce à la performance de son isolation.
Des caissons préfabriqués en bois et remplis de paille (400 mm) assurent l’isolation des murs extérieurs. Ces matériaux bio-sourcés permettent de limiter l’empreinte écologique du bâtiment. Lors de la construction par exemple, leur utilisation limite la consommation de CO2 par rapport à la construction d’un même bâti ment en solution classique. Ils réduisent également les pollutions atmosphériques ainsi que les risques sanitaires pour les travailleurs et les riverains. Ces matériaux démontrent aussi des comportements favorables lors des accidents sismiques ou des incendies. Par exemple, lors d’un incendie, la structure en bois conserve toute sa résistance mécanique tandis que le métal chauffé perd très rapidement toute sa capacité portante.
Tournés vers l’avenir les architectes multiplient les initiatives pour concevoir des architectures de plus en plus écologiques. S’inscrivant dans cette démarche, la résidence Jules Ferry, en tant que projet de logement social donne l’exemple à suivre.
Texte : Serum Presse
Photo : Le Toit Vosgien/Lignatec
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