Très solides, ils accompagnent plusieurs générations. Usinées dans des essences locales ou exotiques résistantes à l’eau, les lames, une fois posées, collées, clouées et emboîtées selon l’épaisseur, forment d’élégants décors classiques. Mais ces produits ont aussi toute leur place dans des ambiances plus contemporaines, scandinaves ou baroques, brutes ou teintées.
Qu’est-ce qu’un parquet massif ?
La structure du parquet est composée d’une seule variété de bois et les lames sont usinées dans une seule pièce de bois. Le parquet massif est un produit d’exception, fabriqué idéalement par des entreprises à deux « casquettes », celles de scieur et de parquetier. Une cohérence qui, en France, permet de proposer des produits de qualité, souvent certifiés NF « Parquets » ( bien que ce ne soit pas une obligation ), émanant de forêts gérées durablement ( PEFC ). Certains traitements et un taux d’humidité d’environ 12 % permettent la conservation durable du parquet dans les zones de grand trafic ( la cuisine, la salle de bains, … ) et pour certains, leur utilisation en environnement humide.
L’épaisseur du parquet massif
Il existe désormais 3 catégories de parquet massif, selon l’épaisseur :
– le parquet traditionnel : plus de 20 mm d’épaisseur. Pose clouée sur lambourdes, sur panneaux porteurs, sur solives, couche d’usure y compris.
– le parquet massif mince à emboîtement : 12 à 15 mm d’épaisseur. Les lames s’emboîtent les unes dans les autres avant d’être collées sur le support, chape ou isolant adapté. Couche d’usure comprise entre 4 et 5 mm.
– le parquet massif fin : 8 ou 10 mm d’épaisseur. En pose collée, il est souvent brut et reçoit sa finition directement sur le lieu de pose. Couche d’usure comprise entre 1 et 3 mm.
Considéré comme un élément « vivant », le parquet travaille et les écarts qui se prononcent entre les lames au fil des années, lui ajoutent un aspect encore plus authentique.
Dureté, gage de qualité
La dureté des bois est une propriété particulièrement importante à connaître lorsqu’il est question d’une utilisation sous forme de parquet. Plus l’essence est dure, plus le parquet résiste aux chocs et à l’usure du temps. Pour s’en assurer, il existe deux mesures reconnues des professionnels : la dureté Monnin et la dureté Brinell.
La première permet de tester la résistance à la pénétration d’un bois entre 10 et 12 % d’humidité. Le résultat permet de classer les essences de bois par niveau, de très tendre à très dur. En parquet, les professionnels privilégient les bois de catégories mi-dur, dur et très dur.
La seconde (dureté Brinell) permet de mesurer la dureté du bois et la résistance au poinçonnement, usure fréquente sur un parquet. La dureté Brinell, exprimée en Newton / mm2, est répartie en 4 classes.
En liant la dureté à l’épaisseur du parement de bois de la lame, on obtient une classe d’usage ( selon la norme européenne ) qui révèle si le parquet choisi est adapté ou non, en fonction de l’intensité du passage et de la nature de l’activité dans la pièce, conformément au tableau ci-dessous.
Quelles essences pour le parquet massif?
Le choix de l’essence est d’abord une affaire de goût, mais il est indissociable de l’usage que l’on attend du parquet. Le parquet que l’on choisit pour une chambre sera rarement le même que celui, plus robuste, que l’on pose dans une entrée. Notre hexagone excelle en essences qui affichent d’excellents rapports qualité / prix et de très bons atouts. Si l’on excepte le Chêne qui trouve sa place amplement justifiée partout, les professionnels de l’association Parquets de France recommandent l’Aulne, l’Épicéa et le Pin sylvestre en chambres et couloirs, les Bouleau, Châtaignier, Mélèze, Merisier, Noyer, Teck, Pin maritime en salon et salle-à-manger et réservent les Hêtre, Iroko, Érable aux entrées et passages vers l’extérieur. Chaque parquet massif hérite de toutes les propriétés originelles du bois dont il est issu : veinage, grain, texture, couleurs, oxydation et variations de couleurs dans le temps…
Parquets en acacia, châtaignier, hêtre
L’Acacia est un bois dur, élastique et compact. Le Châtaignier, bois blond, est naturellement immunisé contre les attaques d’insectes et de champignons. Le Frêne au grain grossier qui va de l’ocre clair au brun clair, s’adapte à tous les usages. Le Hêtre, un grain fin blond rosé, très homogène, tolère tous les trafics mais ne convient pas pour les pièces humides, ou en cas de chauffage au sol. Les résineux ( Mélèze, Pin des Landes ) sont typiquement régionaux et s’utilisent plus localement. Outsider régional justement, le Pin maritime naturel dont la version exclusive en 21 mm d’épaisseur et 180 mm de largeur produit par SIF, entreprise de Nouvelle- Aquitaine, est un produit plébiscité : « Il s’agit d’un parquet stable, résistant au passage, très esthétique, avec un rapport qualité / prix qui le rend accessible à une clientèle en recherche de produits tendance et longue durée, c’est LE produit du moment », rapporte Marylène Fruchard, la directrice commerciale de SIF.
Quant au roi des parquets massifs, l’indétrônable Chêne, systématiquement traité anti-insectes xylophages, c’est un bois dur et résistant dans le temps, qui supporte tous les usages. Il se décline du blond à l’auburn. Ces teintes homogènes, la qualité du grain en font « une essence qu’aucune autre n’égale, indémodable », des propos qui émanent de la direction de l’entreprise bourguignonne SRC Parquets dont le produit phare en Chêne massif est un parquet largeur standard 130 ou 150 mm, en finition huilé ou verni naturel. Seul point noir de ce produit haut de gamme, son prix qui ne le met pas à la portée de tous.
Ces essences indigènes sont concurrencées par les essences exotiques, même si ces dernières sont plus chères. De couleur jaune, rouge ou brun, elles sont extrêmement résistantes, aux grains variés parfois huileux et sans nœud.
Parquet massif pour les pièces humides ?
L’essence choisie doit impérativement être insensible, ou presque, aux fortes variations d’humidité. C’est le cas de certaines essences exotiques telles que le Teck ( imputrescible par excellence ), le Jatoba, le Cumaru, si possible huilées. Cela correspond aussi aux bois thermo- traités, ou encore vitrifiés en usine. La pose collée en plein est préférable. Il est également important que la pièce bénéficie d’un système de ventilation performant, garantissant le renouvellement de l’air et l’évacuation de l’humidité. Important : l’essence posée en milieu humide doit être choisie avec le plus grand soin. Un parquet massif gagné par l’humidité se tuile. Il se recroqueville de façon irréversible. Sa planéité ne sera plus parfaite même si l’on parvient à le sécher. Si la lame est soulevée aux extrémités, il faudra soit la poncer, soit la changer. En cas de gros tuilage, le bois se décolle par en-dessous et cela s’entend à chaque pas.
Sol chauffant / rafraîchissant pour parquet massif
La pose d’un parquet massif en essence naturellement durable ( classe 3 ) sur sol chauffant n’est pas fréquente mais possible. Les parquets collés conviennent mieux sur sol chauffant. Plus un parquet est dur, plus il est conducteur de chaleur. La plupart des feuillus conviennent. La résistance thermique ne doit pas dépasser 0,15 m². K / W. La solution la plus courante : un parquet d’une épaisseur inférieure à 14 mm aux lames de dimensions réduites ( pour des lames larges, l’épaisseur sera plus importante ), en pose collée.
Le point de vue de Jonathan Sultan, fondateur de la société CarréSol, sur le bois massif en sol chauffant rejoint celui de nombreux parquetiers : « Sur un sol chauffant, un parquet massif travaillera plus que sur un sol non chauffant. Si le client accepte que les joints s’ouvrent un peu plus, et qu’il se fasse certaines déformations, la pose d’un parquet massif est envisageable, en évitant les très grandes largeurs. Sinon, pour que le parquet reste le plus stable possible, mieux vaut s’orienter vers un parquet contrecollé de haute qualité ». Dans le cas d’un sol réfrigérant, la résistance thermique doit être inférieure ou égale à 0,09 m². K / W et les essences naturellement durables ( classe 3 ).Cela se traduit par un parquet massif, souvent en Chêne, en lames de 10 mm d’épaisseur, en pose collée, sans résilient.
Poses du parquet massif et DTUs
51.1 : la technique de la pose clouée concerne les parquets massifs posés sur lambourdes clouées sur solives, sur lambourdes fixées sur dalles béton, sur lambourdes flottantes sur chape ciment ( avec interposition d’un résilient renforçant le confort acoustique ) ou éventuellement sur un faux plancher. Il est recommandé de placer un isolant fibreux entre les lambourdes, afin d’améliorer les performances acoustiques du plancher. Indispensable : vérifier les niveaux du sol, des lambourdes ou des solives et respecter les jeux périphériques ainsi que les joints de dilatation. Les lames à parquet doivent obligatoirement être perpendiculaires à l’axe des éléments de support et être jointives sur leurs quatre côtés ( recommandation importante pour les lames de grande largeur ). Après clouage, attendre une semaine pour que le parquet se stabilise. 51.2 : la technique de pose collée des parquets massifs peut être réalisée avec ou sans sous-couche. Elle est compatible avec de nombreux supports neufs ou anciens. Ce support doit absolument être plan, propre, sain, sec, stable et résistant. Un ragréage peut être nécessaire en cas de fortes irrégularités de surface.
Deux méthodes de pose pour le parquet massif :
la pose en plein et la pose au cordon.
La première consiste à encoller le support puis à poser les lames en les battant ou en les marouflant, tout en contrôlant régulièrement l’équerrage et l’alignement. Il faut ensuite laisser sécher ( selon DTU ). La méthode par cordons, bien que répandue, n’est pas intégrée dans les normes actuelles. Au lieu d’un encollage global du support, ce sont des « cordons de colle » qui sont appliqués sur le support. Les lames sont alors battues au fur et à mesure de leur pose. En plein ou au cordon, les éléments périphériques du parquet ne doivent pas se trouver au contact des maçonneries ( ou cloisons et autres points de blocage ) et doivent respecter les jeux nécessaires. À noter que les fabricants recommandent fortement la pose en plein qui participe à la garantie du parquet.
À quels prix ?
Entre 15 et 35 € TTC le m² pour du Pin maritime, 40 et 60 € TTC le m² pour du Chêne blond, 90 à 110 € TTC le m² pour du Teck, et 120 à 140 € TTC le m², pour le Wengé. Plus sophistiqués, leurs prix décollent, comme celui du parquet Versailles : un carré de 1 m x 1 m revient en moyenne à 235 € TTC…
Les tendances des parquets massif
En tête des tendances pour cet hiver, les parquets naturels et les parquets vieillis, selon une étude de l’agence Nelly Rodi pour le Parquet Français, parue en septembre dernier. Les premiers séduisent par leur authenticité, leur sobriété et leur facilité à traverser le temps. Les parquets vieillis plaisent pour leurs teintes sombres, leurs reliefs, leurs irrégularités. Classique ? Les teintes naturelles épurées sont faites pour vous. Vous avez le choix entre plusieurs modes de pose : à l’anglaise, à la française, à bâtons rompus, en point de Hongrie…
Baroque ? Les parquets sombres ont un fort pouvoir décoratif : teintes fumées, bruns foncés, noirs laqués, d’aspect mat, brillant ou satiné. Assemblés en pachwork ( CarréSol ), ils font sensation.Envie de couleur ? Les parquets se personnalisent à volonté au moyen de peintures spéciales pour les sols. Amateur du bois brut ? Les parquets déclinent des effets infinis : brossé, brut de sciage, aux singularités apparentes… pour satisfaire tous les goûts !
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