La Lorraine, une région où la construction bois est bien présente et ne s’en cache pas ! À commencer par la résidence Jules Ferry du bailleur social Le Toit Vosgien, à Saint-Dié-des-Vosges. Une construction bois-paille audacieuse et précurseur avec ses huit étages, du jamais vu dans la France de 2013.
Alain Wolf Responsable commercial
« Je ne vois pas vraiment d’amélioration par rapport à l’an passé. A ce jour, nous avons suffisamment d’activité pour fluidifier nos chantiers, mais notre carnet de commande affiche une visibilité réduite à quelques mois seulement. Une partie de la clientèle s’est recentrée sur des projets d’extension. Nous en réalisons beaucoup plus qu’avant, mais cela ne permet pas de compenser la diminution de gros chantiers.
Pour cette clientèle, l’extension est la formule adoptée pour se donner plus d’espace dans une habitation où l’on se sent à l’étroit tout en restant dans le budget prévu. D’autant que s’il s’agit d’un changement de destination d’un local existant, type garage ou grange accolée que l’on transforme en pièce habitable, ou encore l’aménagement de combles existants sans surélévation du toit, il n’y a pas d’obligation à se mettre en conformité avec la règlementation thermique RT 2012.
Ces nouvelles normes, justement, ont leur part de responsabilité dans la baisse de chantiers. Ces performances thermiques qui ont été imposées à tous les bâtiments neufs ont engendré un surcoût non négligeable qui a incité une partie de la clientèle à se rabattre sur un achat dans l’existant. Avec la baisse des prix de vente dans l’ancien, et le taux d’emprunt bancaire pratiqué ces derniers mois, plus toutes les aides dont l’Etat fait bénéficier les candidats à la rénovation, il est clair que le marché du neuf, constructions bois ou traditionnelles, n’est pas favorisé. Valobois existe depuis 1972.
Nous avons connu des périodes plus ou moins moroses, ou euphoriques. Mais, aujourd’hui, la clientèle agit différemment, prend plus de temps à réfléchir. Pas toujours pour les bonnes raisons, comme lorsqu’elle met les entreprises en concurrence exagérément, allant jusqu’à demander sept devis. Le prix justifie tout, encore faut-il savoir analyser ce qu’il contient. Une maison, c’est un achat qui doit être mûrement réfléchi.
Partout, sur l’ensemble de l’hexagone, nous avons vu arriver des vendeurs de maisons bois dont on peut douter des connaissances. Je pense qu’il faudrait réguler le nombre de professionnels de la construction bois par une obligation de connaissance du système constructif. Mieux encore, les « commercialisants » devraient être obligatoirement constructeurs-fabricants pour pouvoir apporter le maximum de professionnalisme et de garanties ».
Texte : Architecture Bois – Mireille Mazurier