Parole de Pro, region Grand Nord

Les professionnels du bois motivés

De Grandville à Berck, de Caen à Lille, du Havre à Amiens en passant par Rouen, avant de pénétrer en région parisienne jusqu’au cœur de Paris, le territoire d’Ile-de-France/Nord-Ouest compte 18 départements. Il accueille un tiers de la population française (agglomérations de Paris, Lille, Rouen…) et offre une grande diversité en architecture bois.

maison mitoyenne moderne en bois

Classé parmi les premières régions utilisatrices de bois en France, le Nord-Pas-de-Calais réunit sur son territoire de nombreux savoir-faire : plus de 3000 professionnels, de l’exploitant forestier au constructeur bois. Après avoir lancé un « Plan Forêt » visant à doubler la surface de la forêt régionale d’ici 30 ans, le Nord-Pas-de-Calais, labellisé Pôle d’Excellence Régional Bois, a formalisé son engagement en signant avec la Picardie, un Contrat de Filière unissant deux régions complémentaires. Les entreprises de première transformation du bois étant plus nombreuses en Picardie et celles de deuxième transformation du bois en Nord-Pas-de-Calais. Cette complémentarité trouve tout son intérêt dans le développement de filières courtes, locales et pérennes. C’est ainsi que cette année, la région picarde et l’ADEME ont lancé leur premier appel à projets «Bois Construction»*. Dans le cadre d’un enjeu de rénovation énergétique de l’habitat en Nord-Pas-de-Calais, la DREAL accompagne la filière bois pour qu’elle puisse accéder plus aisément aux marchés régionaux de la rénovation (Rénovation et/ou agrandissement de maisons de ville par des essences de bois feuillu privilégiant la provenance locale).

construction d'une maison en bois

« Il y a un réel engouement pour l’utilisation du bois et notamment de bois feuillus dans nos régions. Cet engouement ne se traduit pas forcément par le nombre, mais surtout par la volonté de plusieurs maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre ». Julien Tricottet est arrivé récemment au sein de l’interprofession Bois & Vous. Il est chargé de mission bois construction et prescripteur bois. Les entretiens qu’il a été amenés à réaliser dans le cadre de ces appels à projet, l’ont conduit à un constat mitigé : « On se rend compte assez rapidement de l’intérêt de chaque candidat pour la subvention (qui couvre en général les surcoûts de la mise en œuvre du bois local), mais on sent aussi chez certains une prise de conscience et une envie de changement. Mais combien resteront attachés à leur projet face aux difficultés de la construction en bois local ? »

Modèle 3D du gratte-ciel en bois

Bien placé pour en parler, Claude Vasseur, gérant, depuis plus de 20 ans, de Vasseur Maisons Bois installé dans la Somme, reconnaît qu’il est encore difficile, pour lui, d’utiliser des essences locales autrement qu’en bardage, « du Red Cedar de la région ou du châtaignier de Creuse ». Au-delà de l’utilisation de bois locaux, Claude Vasseur rappelle que l’essentiel est avant tout dans la qualité de la construction : « Nous occupons le créneau « maisons de prestige », avec des réalisations pouvant atteindre 350m². C’est une réalité qui nous colle un peu trop à la peau car nous sommes aussi ouverts à une clientèle plus modeste. Sans être passives, nos maisons en sont proches, notre statut de constructeur CCMI, un personnel bien formé, des matériaux certifiés… Mais les budgets sont de plus en plus serrés. Il y a un retour de la clientèle vers des entreprises peu expérimentées et, à la clé, des constructions défaillantes. J’assiste un expert juridique et je vois encore aujourd’hui, des malfaçons qui peuvent aller très loin. Parfois même jusqu’au risque d’effondrement ».

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Dire que le marché de la construction est en difficulté, est une évidence. Pour autant, celui de la construction bois résiste bien. En Haute-Normandie, par exemple, la maison bois poursuit sa percée. Il se construit en moyenne 250 maisons bois par an. Autour de Rouen, en Seine Maritime, comme dans l’Eure, la construction bois, avec ses maisons traditionnelles à colombage et ses maisons contemporaines à ossature bois, plaît.

Tout comme Claude Vasseur, Richard Lefebvre, à la tête de la société Les Airelles, est un constructeur CCMI. Ossature bois, menuiseries à triple vitrage, isolation extrême, étanchéité à l’air sont les caractéristiques des maisons passives dont il est un spécialiste. « Quand nous reculons vers le niveau RT2012, nous mettons des fenêtres double vitrage, une enveloppe isolée réduite et on ajoute un poêle à bois. Mais, il n’y a pas de grandes différences de conception et guère plus de 5 à 7 % sur le prix ». Si son entreprise est également spécialisée dans le Bâtiment à Énergie Positive (BEPos), il n’en a encore construit aucune. « Cela viendra certainement, le Salon PASSIBAT de décembre 2015 doit mettre l’accent sur le BEPos. Et, en Allemagne, le Passivhaus Institut a annoncé une évolution de la certification, avec la création de deux nouvelles déclinaisons. Des pas de plus vers le BEPos ».

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