Au cœur de la crise sanitaire, les Français ont eu plus de temps pour réfléchir à leur projet de maison bois. Résultat : les matériaux bois et biosourcés gagnent en visibilité, les carnets de commande des constructeurs en Nouvelle-Aquitaine se remplissent. Pour autant, la filière doit s’adapter, se réinventer parfois pour faire face à cette forte demande, qui fait augmenter les prix, dans un contexte de pénurie de matières premières. Témoignage d’Anne Guivarc’h, directrice générale de Fibois Nouvelle-Aquitaine.
« Les professionnels de la filière ne pensaient que cet état de crise durerait aussi longtemps. A l’interprofession, nous non plus. Tout le monde forme beaucoup d’espoir pour 2021. Même si nous nous réjouissons que la filière Bois ait bien tenu le choc, la situation est plus contrastée pour certaines activités et il faudrait vraiment qu’elles redémarrent en septembre, sous peine de connaître des complications.
Par contre, pour l’instant, le niveau de trésorerie général est bon. Les investissements se poursuivent, les constructeurs de maisons individuelles enchaînent les chantiers. Les entreprises qui ont une activité en première transformation, ont du travail par-dessus la tête. En revanche, l’arrêt net des examens de dossiers de permis de construire a mis en difficulté les architectes. Au sein de la filière, un autre secteur, celui de l’emballage à destination de l’agroalimentaire et de la restauration, dont certaines entreprises sont installées en Poitou-Charentes, commencent à souffrir.
La mise en avant des matériaux bois et biosourcés
Cette crise a aussi agi comme un révélateur, sur les consommateurs. Elle a souligné les contraintes environnementales, l’intérêt des circuits-courts. Ce faisant, elle a offert au matériau bois, comme aux produits biosourcés, une nouvelle visibilité.
À l’échelle nationale, notre filière a longtemps eu une balance commerciale négative puisque l’on importait plus que l’on exportait. Avec la mise en avant du bois français, voire local, dans le secteur de la construction, de l’emballage, de l’ameublement, … en réponse aux nouvelles normes environnementales, la filière a décidé de quantifier les volumes de bois disponibles. Une priorité pour FIBOIS France qui a créé un observatoire en ce sens.
La Nouvelle-Aquitaine détient la plus grande surface boisée de France métropolitaine. Mais nous sommes aussi confrontés au changement climatique qui engage l’avenir de nos essences. Des expérimentations de mélanges d’espèces ont été lancées. C’est un travail de plusieurs années. Ces conditions climatiques sont malheureusement favorables au développement des parasites, comme le scolyte sur l’Epicéa. Chez nous, les professionnels ont pu se reporter sur le Douglas.
L’interprofession s’est aussi engagée, aux côtés de la Région, sur la transition « Zéro Plastique » à 2030. La production d’emballages en papier et en carton pourrait devenir aussi importante que celle de la palette, de la caisse et du tonneau. Tout ceci est issu de l’industrie du bois. Nous allons soutenir une action portée par Atlanpac, le cluster charentais qui promeut les emballages verts, comme le papier et le carton, auprès des publics professionnels.
Les rencontres régionales Woodrise en préparation
Enfin, FIBOIS Nouvelle Aquitaine porte la coordination* des rencontres régionales Woodrise 2021. Elles auront lieu du 2 au 8 octobre. L’évènement va changer de braquet en gagnant une nouvelle dimension. Il va s’étaler sur tout le territoire de Nouvelle Aquitaine, avec déjà 54 événements pré-programmés. Ils mettent en avant les différents acteurs de la filière. Tous les organismes, comme Xylofutur, France Douglas, les universités, les architectes,…vont participer. Ce sera aussi une mise en valeur de nos trois régions, avec chacune des identités très différentes, avec des disparités nord-sud au niveau culturel, structurel… mais où la filière bois est implantée partout. Mettre en lumière toute la Nouvelle Aquitaine, sous réserve que la crise soit derrière nous, ce sera magnifique ».
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