Il y avait ce rêve de gosse, une furieuse envie d’apprendre et le plaisir de faire. L’aventure a commencé en 2010, quand la famille a décidé de se lancer dans la construction de sa propre maison en bois. Au premier coup d’œil, l’envie d’en savoir davantage…
Le projet
De longues années se sont écoulées jusqu’à la concrétisation du projet. Tout a commencé en 2010, par des rencontres avec les professionnels de la construction et de la fuste : Thierry Houdard, Philippe Bray, Jérôme Largeau pour la construction… Ils ont apporté conseils, expertise et savoir-faire à celui qui voulait construire sa maison.
Le terrain
Le résultat est à la hauteur de l’effort puisque la famille a réussi le pari de la fuste moderne en construisant trois entités en rondins de 36 cm d’épaisseur, avec toitures végétales. Les douglas (pour la maison et la dépendance) ont été achetés sur pied, en Aveyron et en Corrèze. Le garage est en épicéa. Les trois volumes constituent un ensemble architectural fort et homogène. La maison se trouve en léger contrebas, surplombant le paysage jusqu’à la cime des arbres. L’arrière du terrain a effectivement été décaissé de près d’un mètre.
La maison est posée sur de profondes fondations en radier (1,80 m), et une dalle épaisse (16 cm) isolée en polyuréthane. L’assise a été renforcée au niveau de l’emprise du poêle de masse. C’est le maître d’œuvre Pascal Reigner, très engagé auprès des auto-constructeurs, qui a instruit les plans au permis de construire avant l’entrée en vigueur de la RT 2012.
Le bois pour une maison en rondin
Un joint spécifique en polyuréthane a volontairement remplacé la laine de chanvre parfois utilisée entre les rondins. De la laine de bois remplit les cloisons en Fermacell. Le propriétaire précise : « Le bois est un matériau vivant. Dans les maisons étanches comme la nôtre, et sans VMC, l’isolation change le comportement du bois en retardant son séchage ».
Le propriétaire nous explique encore le phénomène du tassement par les précautions à prendre dans la pose des cloisons et des menuiseries où il doit être prévu des marges de réserve. Le haut de la cloison est ainsi pris en sandwich entre deux lames de bois comblées avec de la laine de bois.
« Les poteaux en rondin sont quant à eux montés sur des vérins qu’il faut dévisser régulièrement. Une maison en fuste doit être surveillée ». Il explique encore la façon dont est réalisée l’installation électrique : « Le fustier, Jérôme Largeau, commence par empiler les rondins jusqu’au faîtage afin de procéder à un marquage conforme au plan électrique. Les rondins sont déposés avant d’être remontés un à un avec le passage d’une gaine dans laquelle vient s’introduire le câblage ».
Une maison en rondin performante
Avec ce projet, la famille prouve qu’avec moins de technologie, la maison en rondins est performante et peut réellement s’inscrire dans l’air du temps.
Fiche Technique :
Maître d’œuvre : Pascal Reigner
Constructeur : Maisons Bois Largeau
Localisation : Gironde (33)
Année de construction : 2014
Surface habitable : 120 m2
Système constructif : Fuste (rondins empilés en Douglas)
Isolation : Dalle : polyuréthane // Murs (entre les rondins) : joint polyuréthane // Cloisons : laine de bois // Plafond : ouate de cellulose soufflée (200 mm) // Toiture : pare-vapeur, pare-pluie, chape bitumeuse, nappe anti-racines en PHD + terre, arrêts de terre en mélèze
Revêtement : Rondins empilés en douglas, traités insecticide / fongicide
Chauffage / ENR : Poêle de masse + plancher chauffant alimenté par une chaudière gaz
Texte : Laurène Delion – Source : Architecture Bois
Photo : Cyril Richard / Serum Presse
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