La raréfaction des énergies fossiles nous contraint aujourd’hui à repenser autrement notre mode de consommation énergétique. Electricité, fioul et gaz s’indexent mutuellement et suivent la même ascension fulgurante. Pour répondre à cette problématique, un marché se développe en parallèle avec la mise au point d’équipements de chauffage à énergies renouvelables. Dans ce dessein, industriels et techniciens travaillent de concert pour imaginer de nouvelles alternatives et remettre au goût du jour des systèmes qui ont fait leurs preuves, mais qui ont été délaissés au profit de solutions plus automatisées. Quelle meilleure illustration que le retour en force du poêle à bois ?
Depuis quelques années, il regagne ses lettres de noblesse grâce à un design plus novateur qui se conjugue avec une qualité et à une technologie de chauffe optimisées. Douceur de vivre et performances énergétiques crépitent au rythme endiablé des flammes. Energie renouvelable par excellence, le bois s’impose dès lors comme l’une des solutions alternatives les plus évidentes. C’est une énergie neutre, qui lors de sa combustion, dégage proportionnellement la même quantité de CO2 que celle absorbée durant la croissance de l’arbre. Contrairement aux énergies fossiles, sa production est locale et profite d’un bilan carbone favorable. L’union européenne dispose de ressources abondantes qui représentent environ 35 % de sa surface.
Rendement et inertie
Le rendement d’un poêle consiste à mesurer le pourcentage d’énergie émise dans la pièce, par rapport à sa consommation d’énergie lors de la calcination des combustibles dans le foyer. Plus le rendement est élevé, moins le poêle pollue et moins le combustible coûte cher, raison pour laquelle les fabricants imaginent sans cesse des procédés qui augmentent la performance des appareils. L’inertie est, quant à elle, la capacité du poêle à accumuler un maximum de chaleur et de la retransmettre sur une longue période une fois que le feu s’est éteint. On utilise pour cela des matériaux comme la céramique, la faïence, la pierre ollaire ou d’autres pierres comme le grès. Contrairement aux anciens modèles, l’utilisation de poêles modernes ou d’équipements de chauffage au bois à haut rendement, permet de préserver jusqu’à 90 % de la chaleur pour une redistribution maîtrisée et régulière. A titre indicatif, une maison moderne de 100 m2 pourvue d’une hauteur de plafond de 2,50 m et qui tend vers la basse consommation, nécessite de 2 à 4 kWh. Le marché compte aujourd’hui plusieurs types d’appareils :
Les poêles à double combustion conjuguent rendement et beauté du feu. Dénommés ainsi grâce à leur chambre de combustion alimentée par plusieurs arrivées d’air, ils améliorent à la fois la combustion du bois et des gaz qui en émanent. Leur conception créée des mouvements d’air qui empêchent la suie de se déposer sur la vitre en agissant comme un système de pyrolyse. Hase et Attika (Rüegg) vont plus loin et intègrent un troisième flux d’air dans leurs poêles qui permet de retarder la trajectoire des fumées et ainsi de réduire significativement le taux d’émission de poussières. Au-delà de leur tenue dans le temps, les foyers doivent être conçus pour résister à toutes les contraintes auxquelles ils sont soumis mais aussi être facilement démontables et remplaçables. Bûches et bois reconstitué peuvent alimenter le feu. En acier ou en fonte, ils peuvent à la demande du client, être recouverts de matériaux réfractaires comme la céramique ou la pierre ollaire. De plus en plus de fabricants se démarquent en proposant plusieurs types de poêles au rendement toujours plus performant (75 à 90 %) et aux lignes personnalisables selon votre intérieur et l’ambiance que vous souhaitez créer. Matériaux, revêtements, formes se plieront à vos moindres désirs. Le design occupe une place de choix dans la stratégie de ces sociétés. Le tout dernier né de la gamme Hase, le modèle Lagos, alloue une puissance de 5 kW et s’adapte aisément aux maisons BBC. N’oubliez pas de penser au tuyau de raccordement lors de l’achat de votre poêle. Nombre d’entreprises ne l’intègrent pas dans le prix. Comptez de 700 à 6000 € pour ce type de chauffage.
Les poêles à granulés : il s’agit de poêles automatisés alimentés via un silo rempli de granulés de sciure compressée. Certains modèles soufflent l’air chaud par un système de ventilation alors que d’autres assurent la propagation de la chaleur par convection, ce qui les rend beaucoup plus silencieux. Ces équipements assurent entre autres une très bonne combustion d’où leur statut peu polluant. Ils bénéficient d’une grande autonomie et de la possibilité de régler aisément le thermostat. Le ramonage est simplifié au vue de la faible production de cendres et de rejets salissants. Attention toutefois au prix des granulés qui demeure élevé (600 € produisent 10000 kWh). Leur rendement est supérieur à 80 %. Ces équipements vous en coûteront entre 1800 et 7000 €. La gamme Blueline (Buderus) offre un large panel de poêles à bûches et à pellets. Bluline 4W et Pellet 2W permettent même de raccorder le chauffage directement sur le circuit principal de la maison. Modulables de 2,4 à 8,8 kW, ils s’adaptent aux moindres besoins et allouent un rendement pouvant aller jusque 91 %.
Les poêles mixtes acceptent les granulés et les bûches. Légèrement plus encombrants qu’un poêle classique, ils offrent la souplesse des poêles à granulés et le spectacle du feu. L’utilisateur peut basculer d’un combustible à l’autre très simplement. Lorsqu’il est équipé d’un réservoir intégré, l’autonomie peut monter jusque 60 heures. Ils assurent le plus souvent la production d’eau chaude sanitaire. Assez massifs, ils sont relativement bruyants en raison de leur système de ventilation. Bûches, pellets et bois reconstitué peuvent être utilisés pour la combustion.
Beaucoup plus massifs que les autres types d’appareils, les poêles de masse se parent de matériaux qui accumulent la chaleur pendant toute la durée de la combustion afin de la restituer lentement sur un intervalle de temps plus long. Identiques aux poêles à double combustion d’un point de vue fonctionnement, ils profitent d’un corps de chauffe similaire, mais bénéficient en plus d’une masse plus imposante. Brique, pierres volcaniques, béton ou faïence habillent ces appareils pour leur allouer cette inertie si particulière. Peu polluants, leur rendement > à 90 % demeure supérieur aux autres types d’appareils. Attention toutefois à leur poids imposant (de 500 kg à plusieurs tonnes) qui nécessite un plancher porteur adapté. Pour accéder à ce mode de chauffage, il vous en coûtera entre 4000 à 15000 €.
Plus esthétiques que performantes, les cheminées au bio-éthanol apportent la beauté du feu en toute simplicité. Celles-ci ne peuvent en aucun cas se substituer à un chauffage. Faciles d’installation, elles se posent partout dans la maison et ne doivent pas être raccordées à un conduit. Issu de la distillation de betteraves et de céréales, le bio-éthanol est écologique et ne rejette pas de gaz polluants lors de son utilisation. Veillez cependant à ce que la pièce soit bien ventilée de sorte que la combustion du carburant soit totale, auquel cas du monoxyde de carbone peut se dégager. Inodore, ce dernier provoque chaque année de nombreux cas d’intoxication ; raison pour laquelle, il est important de suivre les recommandations et les indications de sécurité lors de l’achat. Des marques comme Conmoto (distribuée par Rüeg), Vestae, déclinent plusieurs types de foyers aux lignes très différentes. Ignisial se différencie avec des modèles munis de brûleurs sécurisés. Très abordables, ces produits débutent à 500 et peuvent atteindre jusqu’à 2000.
LE LABEL FLAMME VERTE
Ce label est une initiative conjointe des pouvoirs publics (ADEME) et de certains fabricants d’équipement. Créé en 2000, ce label est la traduction d’un objectif commun : améliorer le parc des appareils de chauffage au bois à travers l’amélioration continue de l’offre.
Véritable garantie de qualité, le label juge les appareils sur leur rendement, le taux d’émission de CO, la puissance en kWh et les normes de sécurité à l’écart du feu.
Pour répondre aux évolutions technologiques des appareils et aux exigences du Grenelle de l’Environnement, les industriels associés à l’ADEME ont mis en place de nouveaux dispositifs qui entrent en vigueur dès 2010. Les caractéristiques environnementales et énergétiques départagent désormais les appareils via un système de classification en cinq catégories. Apposées sur une étiquette, les performances globales sont notées de une à cinq étoiles. Rappelons que pour être labellisé Flamme Verte, les appareils doivent afficher au minimum trois, quatre ou cinq étoiles. Rendement énergétique et dégagement de monoxyde de carbone font l’objet de toutes les attentions. Les émissions de poussières dans l’air entrent désormais en lice depuis le 1er janvier 2011.
La labellisation prévoit une évolution qui tend à se durcir. Au 1er janvier 2012, seuls les appareils affichant 4 ou 5 étoiles pourront se prévaloir de cette classification. À l’aube 2015, ne seront éligibles que les équipements qui apposeront l’ensemble des étoiles.
Face aux problématiques actuelles, l’engouement pour le développement durable pousse les industriels à innover en permanence pour imaginer des solutions toujours moins polluantes. Les poêles Hase et Attika affichent fièrement cinq étoiles au classement. Ces entreprises mettent un point d’honneur à cultiver l’excellence et innovent constamment pour garder ce niveau de performances.
Autre exemple éloquent, Rüegg propose depuis 2006, un filtre à particules (Zumik®on) qui fonctionne sur un principe électrostatique et élimine ainsi entre 60 et 90 % des poussières restantes par les feux de bois.
Le crédit d’impôt
Instauré par le gouvernement en place, il facilite l’accès au plus grand nombre aux solutions alternatives. Les contribuables peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt qui couvre jusqu’à 22 % des dépenses (36 % en cas de renouvellement) engendrées dans le cadre de l’équipement de chauffage au bois. Pour être éligible, le poêle à bois doit être acheté avant décembre 2011, être rattaché à l’habitation et bénéficier d’un rendement supérieur à 70 % et d’un taux de rejet en CO inférieur à 0,3 %. Enfin, l’appareil de chauffage devra être conforme à la norme NF EN 13240 ou NF D 35376.
Le crédit d’impôt porte sur le prix des équipements et des matériaux et ne peut être accordé que sur présentation d’une facture qui atteste que le matériel a été installé par un professionnel. Il exclut la main d’œuvre. Les dépenses d’équipement, qui ouvrent l’accès au crédit d’impôt, ne peuvent excéder 8000 € pour une personne seule et 16000 € pour un couple sans enfant. Eco-prêt à taux zéro et TVA à taux réduit de 5,5 % permettent également de réaliser des économies.
Design et innovation sont récompensés par plusieurs prix à l’échelle européenne dont l’iF Award ou encore le prix du design de la République Fédérale Allemande. Plusieurs modèles de la marque Hase et Attika se sont vus attribuer ces distinctions.La capture du feu requiert un certain savoir-faire que les fabricants cultivent au quotidien pour fournir des produits toujours plus polyvalents. La plus ancienne source d’énergie est certainement aussi celle qui a le plus d’avenir si l’on parvient à l’utiliser de la meilleure façon.
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