Situé entre les communes de Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine et l’Île-Saint-Denis, le Village des athlètes sortira progressivement de terre entre 2021 et 2024. Il hébergera près de 14 000 compétiteurs venus du monde entier, pendant les JO 2024, avant de devenir un nouvel éco-quartier pour les 6000 salariés. 314 000 m² d’infrastructures neuves, où le bois doit faire ses preuves.
Le Village des athlètes
Il sera le centre névralgique des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et, les professionnels l’espèrent fortement, une vitrine du savoir-faire de la filière bois. Après plusieurs mois de préparation des terrains, le village olympique entre dans une phase de construction intensive.
« Nous devons livrer un quartier complet, dense, à une échelle qui est 10 fois supérieure à un programme de logements, dans un timing court, en 5 ans, avec un impératif de livraison au mois de février 2024», rappelait en novembre dernier, Henri Specht, directeur de projet du Village olympique et paralympique, pour la Solideo, la société en charge de la livraison des ouvrages.
Si le challenge initial est de taille, il porte en plus de fortes ambitions environnementales : un triple objectif de neutralité carbone pour 2050, de résilience face aux changements climatiques et de développement de la biodiversité. «C’est la raison pour laquelle le bois est devenu indispensable, avec un objectif de réduire les émissions de carbone de 40% par rapport au scénario de référence», explique Henri Specht.
Les JO poussent en effet la filière bois à faire avancer la réglementation sur les constructions bois. «On avait des contraintes liées à la sécurité incendie, les avis techniques sur les revêtements de façade, et des contraintes de réversibilité des bâtiments».
En début d’année 2020, les notes de France bois 2024 (projet structurant et fédérateur Contrat Stratégique de la Filière Bois) ont donné des préconisations pour la réglementation incendie dans les constructions bois.
Des travaux ont également été menés en partenariat avec le CSTB pour la réalisation d’un guide de conception Etics (système d’isolation thermique par l’extérieur) pour les façades et construction en ossature bois et un guide plus spécifique sur la mise en œuvre de bardage en terre cuite sur ce type de construction.
D’un groupement à l’autre, les solutions constructives diffèrent : des structures bois (hors noyaux béton) avec des FOB en grande majorité, des planchers intermédiaires en CLT ou poteaux-poutres pour Icade et Vinci Immobilier sur les secteurs A et B; un système structurel en poteaux-poutres bois avec dalles en béton bas carbone pour Nexity/Eiffage sur les lots D et E; des murs ossature bois et planchers béton ou mixte CLT/béton pour le lot P, de Pichet-Legendre. Pour l’ensemble du village, 27 permis de construire ont été déposés, les opérations de déconstruction se terminent et les premières constructions se préparent.
Et après les JO ?
Après les Jeux, le « Village » entrera dans sa phase « Héritage » et deviendra un éco-quartier. Il comportera 2 200 logements familiaux, 900 logements spécifiques (à destination des étudiants par exemple), le gymnase Pablo Neruda de Saint-Ouen réhabilité et agrandi, un parc aménagé de 3 hectares, 7 hectares environ d’espaces verts, 120 000 m2 d’activités, bureaux et services et 3 200 m2 de commerces de proximité. 6 000 habitants et 6 000 salariés sont attendus sur site, à partir de 2025.
Texte: Claire Thibault – Source : Architecture Bois Hors-série 50
Crédit photos : © Kreaction / © Pers Doug&Wolf-CoBe-KOZ-Atelier Georges-Lambert-Lenack
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