La laine de verre est l’un des isolants les plus vendus, en France, pour l’isolation thermique des maisons et logements. Avec l’arrivée de la nouvelle réglementation thermique et environnementale, la RE2020, est-il toujours intéressant d’isoler sa maison avec de la laine de verre ? Le point dans notre article.
Qu’est-ce que la laine de verre ?
La laine de verre fait partie de la famille des isolants minéraux, au même titre que la laine de roche, la perlite expansée ou encore le verre cellulaire. C’est l’un des isolants les plus utilisés pour l’isolation des logements français.
La laine de verre est fabriquée grâce à un mélange de verre recyclé (40 à 90 % selon les fabricants), de sable et d’adjuvants. Le verre est porté à haute température (entre 1000 et 1500°C) pour obtenir une pâte. Cette pâte va ensuite former des fibres, qui seront ensimées avec des liants. Les fibres sont ensuite empilées sous forme de matelas, qui sera cuit dans un four pour la résistance mécanique du produit.
Cet isolant est ensuite conditionné et vendu sous plusieurs formes : rouleaux, panneaux ou flocons (vrac).
Ce matériau souple est incombustible, et d’une durée de vie de 50 ans. Sa mise en œuvre doit être associée à un pare-vapeur, sous peine de le voir se tasser et perdre ses propriétés isolantes en cas de contact avec l’humidité. Il est insensible aux moisissures et à la pourriture.
Quelles sont ses performances ?
Le CSTB (1) considère que la laine de verre offre le meilleur rapport performance/coût, pour ses qualités thermiques et acoustiques. Son coefficient de conductivité thermique est compris entre 0,030 et 0,040 W/m.K, selon l’épaisseur choisie.
Son aspect poreux et élastique permet d’atténuer bruits aériens et chocs. Au-delà de ses qualités thermo-acoustiques, la laine de verre revêtue d’un pare-vapeur collé ou cousu (kraft, feuille d’alu, voile de polypropylène, etc.) est imperméable.
Bien qu’elle soit non hydrophile, si elle est accidentellement mouillée, elle retrouvera toutes ses caractéristiques après séchage. Autre point fort, sa résistance au feu. La laine de verre, non-conductrice de chaleur, constitue une excellente protection passive en cas d’incendie. Elle obtient l’Euroclasse A1 » produits non combustibles « ), dégageant peu de fumée et gaz toxiques.
Pratique, elle s’utilise dans toutes les situations, isolation des toitures, combles, murs, sols, plafonds… On la choisira en fonction de l’application visée, afin d’en tirer la meilleure utilisation. Par exemple, pour une isolation de toiture type sarking, on l’utilisera sous forme de panneaux denses.
Notons que sous certification ACERMI et sous Avis Technique en vrac, la laine de verre observe une parfaite tenue, conservant durablement son épaisseur.
Mise en œuvre et prix
À la différence d’autres isolants, sa mise en œuvre ne nécessite pas obligatoirement le recours à un professionnel. Toutefois, afin de s’assurer les meilleurs performances, sans ponts thermiques, on vous recommande vivement de faire appel à un professionnel. De préférence, RGE, si vous souhaitez bénéficier des aides.
Côté prix, c’est un isolant pour petits budgets : environ 30 € le rouleau.
Quel impact sanitaire ?
Pour sa mise en œuvre, il convient de respecter des règles techniques mais aussi sanitaire. Irritante pour la peau, la laine de verre a essuyé de nombreuses polémiques même si l’OMS (2) n’a finalement relevé aucune incidence néfaste (irritations mécaniques et non chimiques).
Aussi, les laines commercialisées en Europe sont exonérées du classement cancérigène depuis 1997. Le CIRC (3) la considérant » inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme « . Pour une utilisation sans risque, les entreprises adhérentes du FILMM (4) ont choisi par exemple d’inscrire des pictogrammes d’informations sur les emballages de leurs produits.
Laine de verre et RE2020
La RE2020 impose une nouvelle méthode de calcul, pour apprécier l’aspect environnemental d’un produit de construction. Il s’agit de l’Analyse de Cycle de Vie, conforme à la norme NF EN 15804 (anciennement NF P 01-010).
La base INIES regroupe ainsi toutes les données environnementales et sanitaires de référence. Elle présente notamment un indicateur de réchauffement climatique qui indique les émissions de Co2 générées par un produit tout au long de sa vie.
Pour la laine de verre, comme pour tout autre isolant, les indicateurs varient selon l’usage (ITE, ITI, isolation des cloisons, d’une toiture-terrasse etc.) et les marques. En effet, chaque fabricant peut réaliser une FDES de ces produits.
La laine de verre présente un bilan carbone moyen. Toutefois, selon le FILMM, il est «toujours rentable d’isoler, à la fois pour l’énergie et le carbone».
«Malgré une légère hausse des émissions de CO2 liées au cycle de vie des laines minérales quand on augmente leur résistance thermique, la baisse des émissions de la maison individuelle est nettement supérieure dans tous les cas (isolation de la toiture, isolation des murs quelle que soit la région et quelle que soit l’énergie de chauffage)», souligne-t-il.
Il faut souligner également les efforts de la filière pour recycler et réutiliser la laine de verre. La marque Isover a lancé la première filière au monde de recyclage des déchets de laine de verre, en 2019. Ces déchets de laines de verre proviennent des chantiers de déconstruction et de rénovation. Ils redeviendront du calcin, réinjecté dans le processus de fabrication de nouvelles laines de verre. Un cercle plus vertueux est donc en marche…
Texte : Laurène Delion – Mis à jour le 19/03/2021
(1) Centre Scientifique et Technique du Bâtiment. (2) Organisation Mondiale de la Santé. (3) Centre International de Recherche sur le Cancer. (4) Porte-parole des industriels français de laines minérales manufacturées.
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