Le secteur du bâtiment, qui a véritablement souffert depuis 2010, a repris du poil de la bête depuis mi-2016. La dernière conférence de presse de la FFB certifie que cette tendance se renforcera lors de cette nouvelle année, bien qu’elle doit être reconsidérée selon les régions et les sous-secteurs.
Le 27 juin dernier à Paris, la FFB a tenu une conférence de presse afin de donner les derniers chiffres de la filière du bâtiment. Ils ont été comparés avec les estimations faites précédemment, et permettent d’établir de nouvelles conjectures de l’évolution du secteur dans les mois à venir. Globalement, même si il faut bien se rendre compte que ce ne sont que des estimations, les chiffres annoncent de bonnes nouvelles dans les années à venir.
Voici un rapide résumé de ce qui est ressorti de cette conférence de presse.
Le secteur de la construction peut enfin re-respirer
La tendance générale à la hausse de l’activité du bâtiment à même été sous-estimée. Anticipée à +3,4 points sur l’ensemble de l’année 2017 par rapport au dernier semestre de 2016, les derniers chiffres lui donnent une hausse de 4%. Ces chiffres sont surtout portés grâce au secteur du neuf. En effet, les permis de construction et les mises en chantier de bâtiments neufs ont augmenté lors du premier trimestre de respectivement 12,9 et 17,6%.
Une hausse qui se répercute également sur les emplois. La hausse prévue pour 2017 était d’environ 10 000 emplois supplémentaires, en comprenant les équivalents temps-plein en intérimaires. Les données fournies par le ministère du Travail pour le premier trimestre 2017 donnent un nouveau chiffre, celui d’une hausse de 16 000 emplois, dont 2 000 permanents.
Et le ressenti de cette reprise est direct pour les entreprises. Les trésoreries des entreprises se regonflent enfin. Ces entreprises vont désormais pouvoir augmenter leur prix, trop bas pour faire de meilleures plus-values.
Enfin, bien que tous les territoires ne soient pas encore égaux face à cette augmentation, le maintien du ministère de la Cohésion territoriale est une bonne nouvelle pour les années à venir.
Des chiffres à prendre avec des pincettes
Une hausse que la filière ne peut pas réellement anticipée mais qui la restreint, c’est celle du prix de l’immobilier. C’est un frein pour les particuliers, pour faire construire sur le moyen et long terme, si cette tendance continue.
Aussi, la simplification des démarches administratives engagée sous le précédent quinquennat n’a pas été menée a son terme, selon la FFB. Elle devait permettre de réduire les coûts et donc les prix de la construction neuve.
Et enfin, la filière du bâtiment est trop lente dans sa capacité à rentrer dans la transition énergétique. Le Plan de rénovation énergétique de l’habitat de 2013 qui avait pour but de rénover 380 000 logements privés et 120 000 logements sociaux par an afin de diminuer leur consommation d’énergie, n’a pas abouti. La FFB affirme ne pas croire « aux vertus de l’obligation. En revanche, il convient d’aller plus loin dans l’incitation en faveur des travaux « verts » ».
Texte : Sacha Jean – Photo : © Pixabay : skeeze