L’isolation en laine de mouton pourrait bien se généraliser dans la construction. 12 partenaires français, belges et grands-ducaux œuvrent pour valoriser cette matière première en isolant, à travers le Défi-Laine.
Créer une filière locale d’isolation en laine de mouton. L’idée peut paraître saugrenue et pourtant, elle s’inscrit pleinement dans une logique d’économie circulaire.
Un programme transfrontalier
12 partenaires français, belges et grands-ducaux ont monté le Défi-Laine, pour créer une filière de valorisation de la laine de mouton.
Le Grand Est, terre d’élevage ovin, dispose d’un énorme potentiel. 365 tonnes de laine de mouton sont disponibles par an sur le seul territoire de la Lorraine. Actuellement, ce gisement de matière première est revendu à bas coût (0,3 €/kg) en Asie. Puis revient en France, une fois transformé…
Le Défi-Laine a pour objectif de structurer la filière, pour que la laine de mouton reste sur le territoire européen.
Le dispositif de collecte et de vente s’appuie donc sur des éleveurs partenaires en Moselle Sud. Collectée, la laine est transportée par les entreprises Sarl Sommer, Mauffrey ou encore Simonin.
La matière première est lavée et traitée contre les mites par l’entreprise belge Traitex – BE. La laine de mouton est ensuite transformée au centre d’essais textiles lorrain Cetelor, en panneaux isolants semi-rigides et vrac.
Isolation en laine de mouton : des chantiers tests en cours
Cinq bâtiments témoins ont déjà bénéficié de ce nouveau mode d’isolation. Les murs intérieurs de la salle des fêtes de Mandres-aux-Quatres-Tours (54) disposent par exemple de panneaux isolants semi-rigides en laine de mouton. Cet isolant a également été soufflé dans les combles.
Dans l’habitat, Loisir Bois Concept à Sarrebourg (57) a testé le soufflage de laine de mouton sur plancher pour un habitat à ossature bois.
Grâce à ces chantiers tests, la filière de laine de mouton espère obtenir une appréciation technique d’Expérimentation (Atex) qui attestera des niveaux de performance et de sécurité de cet isolant.
Le programme transfrontalier Défi-Laine souhaite poursuivre ses expérimentations dans les bâtiments publics et les logements. Il envisage également de tester la laine de mouton en mélange avec d’autres fibres ou d’autres produits avec le collectif biosourcés Grand Est.
À termes, cette nouvelle filière espère trouver davantage de circuits de distribution, de clients potentiels et travailler le modèle économique. Pour une filière pérenne et rentable, le prix de la laine devra atteindre environ 3€ le kilo.
© PNR Lorraine
Photo de Une : © Cetelor
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