GES, les enjeux de la COP 29

La COP29 représente non seulement un test crucial pour les engagements climatiques mondiaux, mais aussi un moment décisif pour renforcer la coopération internationale et engager des actions concrètes en faveur du climat.

La crise climatique mondiale résulte principalement des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les activités humaines, un consensus étayé par les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). L’augmentation des températures terrestres, la montée du niveau des océans et la multiplication des événements climatiques extrêmes illustrent ces bouleversements. L’enjeu climatique implique un vaste réseau de causes et de conséquences, nécessitant une réduction significative des émissions de GES pour limiter le réchauffement de la planète. Les efforts mondiaux visent à maintenir le réchauffement en deçà de 2 °C, voire de 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle, un seuil critique identifié par le GIEC.

Les émissions de GES dans le secteur du bâtiment

Le secteur du bâtiment est responsable d’environ 40 % des émissions mondiales de CO₂, principalement dues à la consommation énergétique pour le chauffage, la climatisation et l’éclairage des bâtiments. En France, les bâtiments anciens, souvent mal isolés, en sont la principale cause. Ainsi, la rénovation énergétique des bâtiments existants devient essentielle pour réduire ces émissions. Les émissions du cycle de vie d’un bâtiment incluent la production des matériaux, leur transport, la construction et l’exploitation. Pour limiter l’empreinte carbone, il est crucial d’améliorer la performance énergétique des bâtiments, de promouvoir les énergies renouvelables et d’utiliser des matériaux bas-carbone comme le bois et les matériaux recyclés.

Les projections climatiques et les bâtiments

Les conséquences potentielles d’une inaction climatique, telles qu’esquissées par les scénarios du GIEC, montrent une hausse continue des températures globales. Un monde où la température augmenterait de 3 ou 4 °C verrait ses écosystèmes bouleversés, une montée des eaux accrue et une multiplication des canicules. En revanche, une limitation à 1,5 ou 2 °C offrirait une chance de maintenir des conditions climatiques vivables.

Conséquences pour la France : Réchauffement climatique et effets sur le climat.

La France prépare sa politique d’adaptation au changement climatique depuis 2023. Elle se base sur la Trajectoire de Réchauffement de Référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC). Selon cette trajectoire, conforme aux scénarios du GIEC, le réchauffement global atteindra 1,5°C d’ici 2030, 2°C en 2050 et 3°C en 2100 par rapport à l’époque pré-industrielle. En France métropolitaine, cela signifie un réchauffement de 2°C d’ici 2030 2,7°C en 2050 et 4°C en 2100. Les impacts sont modélisés à travers différents indicateurs.

Par exemple, les précipitations annuelles augmenteront de 4% d’ici 2050, mais diminueront de 8% en été. Ces variations diffèrent selon les régions, montrant les effets locaux du réchauffement. En 2100, avec un réchauffement de 4°C, le climat français changera beaucoup, avec une multiplication des nuits tropicales où les températures nocturnes ne descendent pas en dessous de 20°C. Les zones montagneuses, la Bretagne et le littoral de la Manche seront relativement épargnés tandis que la région méditerranéenne pourrait connaître plus de cent nuits tropicales par an.

Une baisse mondiale des GES mais insuffisante

En 2022, les gaz qui réchauffent la Terre ont été rejetés dans l’air en grande quantité dans le monde entier. La quantité de ces gaz a doublé depuis 1970 et a augmenté de 62 % depuis 1990. Malgré la reprise de l’économie après la pandémie, les émissions liées à la combustion d’énergie ont encore augmenté de 1,4 % en 2022. Le charbon reste une source importante de pollution (43 % des émissions) suivi du pétrole (34 %) et du gaz naturel (13 %). La production d’électricité est le secteur qui rejette le plus de ces gaz (39 % du total) avec une forte concentration dans l’industrie, notamment en Chine, tandis que les transports dominent aux États-Unis et dans l’Union européenne.

Presque toutes les économies mondiales ont donc réduit leur intensité de GES. La Chine, autrefois très émettrice, a diminué la sienne de 74 %. L’Union européenne et les États-Unis l’ont réduite de plus de moitié. Les politiques climatiques mondiales ont connu un tournant en 2015 avec l’Accord de Paris (COP21). L’objectif est de réduire les émissions et d’adapter les stratégies nationales. L’UE vise une réduction nette d’au moins 55 % de ses émissions entre 1990 et 2030, avec la neutralité climatique d’ici 2050. La France applique une stratégie nationale bas-carbone et des budgets carbone pour encadrer la transition vers une économie sobre en GES.

La taxe carbone et le système d’échange de quotas d’émission

Le prix du carbone encourage les investissements dans les énergies propres. Il existe deux outils pour cela : la taxe carbone et le système d’échange de quotas d’émission. En 2023, ces outils ont généré 104 milliards de dollars, dont 72% proviennent des marchés de quotas. En Europe, le système d’échange couvre 38% des émissions. En France la taxe carbone (446 €/tonne de CO₂) s’applique à 40% des émissions, principalement dans les transports, le résidentiel et le tertiaire. L’Union Européenne a renforcé ses objectifs climatiques en 2021. Elle vise la neutralité carbone en 2050 avec une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Les énergies renouvelables devront représenter 42,5% de la consommation finale brute. Les objectifs de réduction de la consommation d’énergie sont aussi revus à la hausse.

Les politiques climatiques européennes reposent principalement sur le système d’échange de quotas d’émission et le règlement de partage de l’effort, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le paquet « Fit for 55 » fixe de nouveaux objectifs ambitieux pour 2030 : une réduction de 62% pour les secteurs couverts par le système d’échange et 40% pour les secteurs relevant du partage de l’effort. Ces outils montrent la volonté de l’Union Européenne de décarboner les secteurs clés de l’économie, notamment l’énergie, l’industrie, les transports, les bâtiments et l’agriculture.

En France, la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre est organisée pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La Stratégie Nationale Bas-Carbone définit des objectifs de réduction des émissions et guide les différents secteurs pour diminuer progressivement leurs émissions. En parallèle la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie fixe les objectifs pour produire de l’énergie sans émissions de gaz à effet de serre. Entre 2019 et 2023, les émissions françaises semblent conformes aux objectifs, mais la diminution de la capacité des forêts à absorber le dioxyde de carbone met en danger le respect des objectifs en termes d’émissions nettes.

Le financement de la transition vers une économie bas carbone s’accélère en France. En 2023, les investissements pour le climat, particulièrement pour réduire les émissions des transports routiers, rénover les bâtiments pour économiser l’énergie et développer les énergies renouvelables, montrent une mobilisation croissante pour accompagner cette transition écologique.

Pourquoi la France soutient la rénovation énergétique

En investissant dans la rénovation et l’optimisation des bâtiments, la France, comme d’autres pays, espère réduire drastiquement la consommation énergétique et, par conséquent, limiter le recours aux énergies fossiles. À travers ces mesures, elle ambitionne de faire des bâtiments une solution plutôt qu’un problème dans la lutte contre le changement climatique. Outre son objectif de réduction des émissions de GES, ce soutien répond à d’autres impératifs : la diminution de la précarité énergétique, la valorisation du patrimoine immobilier et la baisse de la dépendance aux énergies fossiles importées.

Parmi les principales mesures :

  • MaPrimeRénov’ : Une aide financière pour encourager les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements privés. Elle couvre divers types d’interventions, notamment l’isolation, l’installation de systèmes de chauffage performants ou le remplacement des menuiseries. Le montant de l’aide dépend du revenu du ménage.
  • Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : Un dispositif obligeant les fournisseurs d’énergie à inciter leurs clients à réaliser des économies d’énergie. Les aides peuvent se traduire par des réductions sur les travaux ou des primes versées directement.
  • L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : Un prêt sans intérêt destiné à financer des travaux de rénovation énergétique pour les propriétaires.
  • Le Plan de Rénovation Énergétique des Bâtiments (PREB) : Ce programme vise à réduire la consommation énergétique des bâtiments tertiaires d’au moins 40 % d’ici 2030 et 60 % d’ici 2050.

En parallèle, des exigences réglementaires plus strictes, telles que la réglementation environnementale (RE2020), imposent des performances énergétiques minimales pour les bâtiments neufs. Cette évolution vise à renforcer l’efficacité énergétique du parc bâti tout en réduisant les émissions liées à la construction.

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