En forêts privées, le prix de vente des bois sur pied a augmenté de 3 % en 2016 par rapport à l’année précédente, se rapprochant ainsi de son plus haut niveau enregistré en 2007. En 2016, les experts forestiers ont mis sur le marché 1,9 millions de m3 de bois, des volumes en baisse en raison d’une offre moindre, sur le segment des résineux.
« La parité euro-dollar, la reprise du secteur de la construction et la stabilité de la production industrielle sont les trois principaux facteurs conjoncturels qui influencent le marché du bois », a expliqué Pierre Achat, président de l’Association des Sociétés et Groupements Fonciers et Forestiers (ASFFOR).
Ainsi, en 2016, le bois (plus particulièrement, les feuillus) s’est bien exporté sur les marchés extérieurs en raison de la stabilité du dollar en 2015 et 2016. À cela s’ajoute la reprise du secteur de la construction : 50 % des volumes de la 2ème transformation lui sont destinés. Enfin la production industrielle, véritable baromètre de la consommation de bois destiné au secteur de la palette et des emballages individuels a connu une progression de son indice de 1 %.
« Pour la 4ème année consécutive, l’indice général du prix de vente des bois sur pied en forêt privée poursuit une dynamique haussière. Il affiche une progression de 3 % par rapport à 2015 », a expliqué Philippe Gourmain, président des Experts Forestiers de France. « Cette performance démontre l’intérêt d’investir dans la classe d’actifs forêt dès lors qu’une gestion, en lien avec les besoins de la filière de transformation du bois, est mise en œuvre ».
En 2016, les experts forestiers ont mis sur le marché 1,9 million de m3 de bois, en baisse de 11 % par rapport à 2015. Ce recul, corrélé aux prix, est essentiellement dû aux moindres volumes de résineux offerts.
Forêts privées : des résultats contrastés selon les essences
Les résultats sont en effet très contrastés selon les essences de bois. Pour la première fois depuis 2006, les bois d’industries et les bois d’énergie feuillus passent sous la barre des 10 €/m3. Ce segment a « pâti de la chute des cours mondiaux de la pâte à papier, des stocks déjà présents chez les industriels et d’un climat hivernal très clément depuis plusieurs années », explique l’Observatoire économique de l’interprofession nationale de la filière Forêt Bois.
Le marché morose de la pâte à papier impacte également les ventes de Pin maritime, avec une baisse de 6 points à 34 €/m3.
Seules les essences de Douglas et de Chêne progressent au niveau des prix, respectivement de + 7% (56 €/m3) et + 12 %. Le Chêne « bénéficie d’une forte demande étrangère et du regain de l’industrie de la tonnellerie », souligne l’étude.
Selon Gilles Seigle, Président-Directeur Général de la Société Forestière de la Caisse des Dépôts, « les perspectives à moyen terme sont encourageantes. Cette situation devrait profiter à la Forêt Française, sous réserve de produire les catégories de bois recherchées et d’obtenir des prix de vente permettant aux propriétaires d’assurer le renouvellement de la forêt, dans une logique économique partagée ». Il souligne « il est nécessaire de favoriser l’implantation de transformateurs en France et de développer la recherche afin de multiplier les usages du bois ».