Un incendie domestique sur quatre est de source électrique, selon une étude exclusive réalisée par l’Observatoire national de la sécurité électrique. 50 000 incendies se déclarent ainsi chaque année en France. L’occasion de rappeler que le diagnostic électrique deviendra obligatoire pour la location à partir du 1er juillet 2017 prochain.
Les détecteurs de fumées dans les lieux d’habitation sont obligatoires depuis le 1er janvier 2016. Depuis 2009, un diagnostic est obligatoire pour la vente de logements de plus de 15 ans. Afin de compléter ces mesures, l’obligation de diagnostic électrique sera étendue aux logements en location à partir du 1er juillet 2017.
La mesure instaurée par le décret n° 2016-1105 du 11 août 2016 sera mise en œuvre en deux temps.
« Le diagnostic devra être obligatoirement remis avec le contrat de location à compter du 1er juillet 2017 pour les logements situés dans un immeuble collectif, dont le permis de construire a été délivré avant le 1er janvier 1975 », explique le Gresel, groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le Logement.
Les autres logements disposeront d’un temps supplémentaire : le diagnostic ne sera systématique, qu’à compter du 1er janvier 2018. Il doit cependant être réalisé, dans les deux cas, par un professionnel certifié et sera valable 6 ans.
« En cas de doute sur la sécurité électrique du bien mis en location, il est recommandé aux propriétaires bailleurs d’anticiper la situation en faisant intervenir un électricien. Il réalisera les travaux nécessaires et délivrera une attestation visée par Consuel (association chargée en France du visa obligatoire d’attestations de conformité des installations électriques) qui tiendra lieu, au moment de la mise en location, de diagnostic de l’installation intérieure d’électricité », précise toutefois le Gresel.
L’objectif est bien sûr de sensibiliser le grand public au risque incendie, bien réel. En France, 200 000 logements prennent feu chaque année en France, soit l’équivalent d’une ville de la taille de Bordeaux.
Incendie : les équipements électriques en cause
Un quart de ces incendies d’habitation est de source électrique, ce qui représente une perte financière d’un milliard d’euros chaque année pour la collectivité.
Parmi ceux-ci, 61 % sont liés aux équipements électriques (radiateurs, lave-linge, micro-ondes, lampes…), 36 % aux installations fixes ou mobiles (prises, multiprises…) et 3 % aux installations des parties communes.
Les dommages électriques sont eux aussi nombreux puisqu’ils dépassent les 400 000 chaque année, et concernent tout équipement électrique. Ils sont dus principalement à la foudre, la surtension, la surintensité, l’échauffement, la défaillance d’un composant ou un défaut électrique.
300 décès et 15 600 blessés chaque année
La mise en place du diagnostic électrique en 2009, pour les logements à la vente, a révélé d’autres chiffres inquiétants. Deux tiers des logements ne respectaient pas au moins l’un des six points de sécurité réglementaire. 80 % avaient une prise de terre défectueuses, 60 % une mauvaise liaison équipotentielle et un non-respect des zones de sécurité dans les salles d’eau, 60 % présentaient des risques de contacts directs avec des éléments sous tension et 50 % disposaient de matériels vétustes.
« Au-delà des dommages matériels, les installations électriques défectueuses font de nombreuses victimes chaque année, explique Françoise Thiébault, secrétaire générale des Associations familiales laïques de Paris et membre du Gresel. Grâce à la réglementation, le nombre des électrocutions a été divisé par 5 en 41 ans, mais le nombre de victimes reste inacceptable : une simple mise en sécurité pourrait éviter ces accidents dramatiques. »
Chaque année, ce sont environ 300 personnes qui décèdent sur les lieux d’un incendie et 15 600 qui sont blessées. De plus, on déplore 40 victimes d’électrocution (cas d’électrisation entraînant un décès) et 3 000 victimes d’électrisation (passage d’un courant électrique dans le corps, provoquant des blessures plus ou moins graves) tous les ans.