L’alliance HQE-GBC – qui réunit syndicats, fédérations professionnelles, sociétés, collectivités et professionnels – entend encourager les acteurs du bâtiment à intégrer la notion d’économie circulaire dans leurs futurs chantiers.
Comment permettre aux professionnels de la construction de s’organiser pour répondre aux grands enjeux de développement durable sur leurs chantiers ? L’alliance HQE vient de publier un document, fruit d’une co-construction interprofessionnelle, afin d’apporter un début de réponse aux acteurs du bâtiment.
Ce « cadre de définition de l’économie circulaire pour le bâtiment » présente ainsi 5 ambitions et 15 leviers, applicables à toutes les typologies de bâtiments neufs, en rénovation ou en exploitation et ce, quel que soit le déroulé de l’opération. Il a été co-signé par le Ministère de la Transition écologique, le ministère de la Cohésion des Territoires, l’Ademe, le CSTB et l’association Orée, plateforme française de l’économie circulaire.
« L’économie circulaire est un nouveau paradigme qui nécessite de réinterroger les pratiques pour plus de synergie territoriale, de sobriété, de pérennité, moins de déchets… Ces 15 leviers font écho à de nombreuses exigences des grilles d’évaluation HQE et viennent les renforcer. Pour l’association, l’économie circulaire est un tremplin pour construire, rénover et exploiter des bâtiments durables pour tous », a déclaré Anne-Sophie Perrissin-Fabert, directrice de l’Alliance HQE-GBC.
L’alliance HQE-GBC propose comme première approche d’optimiser les flux territoriaux « afin de minimiser les pressions environnementales sur un territoire ». Cela passe par la nécessité pour les professionnels de connaître ses gisements et ses potentialités (états des stocks, pression sur les ressources, savoir-faire locaux etc.) mais aussi de rechercher des synergies avec les différents acteurs économiques présents sur le territoire. « La proximité ainsi que l’optimisation des flux de transport et des activités logistiques faciliteront d’autant ces synergies », précise l’alliance. Enfin, il s’agit de favoriser les approvisionnements durables sur chantier (matières recyclées, apports en eaux raisonnés etc.)
L’innovation frugale
Tous ces paramètres doivent contribuer à la création d’une « innovation frugale », qui vise à « créer plus de valeur avec moins de ressources ». Cela doit passer par l’optimisation des besoins, la conception durable ou éco-conception et l’économie de la fonctionnalité (privilégier l’usage à la possession, en vendant les services liés aux produits et biens et non pas les produits eux-mêmes).
La notion de temps est aussi au cœur de cette nouvelle ambition, portée par l’alliance HQE. « Pour limiter l’impact environnemental des bâtiments, intégrant ceux déjà existants, il est nécessaire d’augmenter leur durée d’usage », en privilégiant des produits et équipements pérennes, l’évolutivité des bâtiments, et une approche en coût global. Cette dernière ambition permettrait de « prendre en compte l’économie d’un projet de construction au-delà du simple investissement, en s’intéressant à l’exploitation, à la maintenance, au remplacement des équipements ou des matériaux mais également à la déconstruction du bâtiment », souligne l’alliance. Les nouveaux chantiers devront ainsi intégrer des notions de démontabilité et déconstruction sélective, de réemploi et réutilisation des matières, mais aussi de recyclage.
Mais toutes ces ambitions ne pourront être mises en œuvre sans un « management responsable ». Sensibilisation, planification, RSE et évaluation seront les leviers indispensables, en amont et en aval, pour permettre l’émergence de cette économie circulaire.
L’Alliance HQE-GBC poursuivra son action en 2018 par un affichage dans les outils d’évaluation et de certification et par un test HQE Performance sur quelques indicateurs de circularité pour le Bâtiment.
Texte : Claire Thibault – Photo : Alliance HQE-GBC
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