Situé à Saint-Priest, la quatrième ville du Rhône en termes de population, le groupe scolaire Edouard Herriot a fait peau neuve. Livrée en janvier 2013, l’école maternelle s’habille de Mélèze et d’ardoise. Le résultat ? Une architecture contemporaine et pédagogique.
Jouxtant l’imposant bâtiment élémentaire du groupe scolaire Edouard Herriot, l’école maternelle n’offrait, jusqu’alors, qu’à ses petits écoliers que des locaux vétustes. De « nouveaux espaces adaptés aux enfants et aux équipes pédagogiques » devaient voir le jour.
La Ville de Saint-Priest a ainsi lancé un vaste programme de construction et de réhabilitation. Intervenant dans le domaine du tertiaire et des équipements publics, l’agence AFAA, sous les coups de crayon de Damien Poyet, s’est chargée d’apporter les réponses attendues par le maître d’ouvrage. « Ayant quelques références et un intérêt pour les bâtiments d’enseignement, nous avons postulé, participé au concours et été désignés comme lauréats » précise Damien Poyet.
Ne pouvant détruire les anciens locaux avant la livraison des nouveaux, la construction s’est déroulée en site occupé sur une parcelle relativement contraignante « en lieu et place d’espaces verts ». Le temps des vacances scolaires et le mercredi ont donc été mis à profit pour effectuer certains travaux afin de perturber le moins possible la vie de l’école. Tenant compte des paramètres architecturaux, environnementaux et sociaux, les architectes ont privilégié l’ossature bois pour «son aspect écologique, ses avantages thermiques mais aussi pour limiter les contraintes sonores et visuelles tout en apportant une première dimension environnementale au projet ».
Toute la réflexion s’est basée sur des aspects très concrets. Le choix de la volumétrie par exemple s’est défini en fonction des usages et de l’environnement. L’architecture, toute en longueur, s’est mise au service des enfants, leur permettant d’évoluer et de circuler au maximum en rez-de-chaussée tout en facilitant la liaison intérieur/extérieur grâce à des ouvertures multiples. Mais l’architecture répond également à une problématique plus globale d’intégration paysagère. La faible hauteur du bâtiment a été étudiée pour ne pas gêner les logements alentours et offrir aux riverains une architecture, contemporaine et harmonieuse.
Un conception bioclimatique pour ce groupe scolaire en Mélèze et ardoise
Plaçant l’environnement au cœur de la réflexion, les architectes, qui souhaitaient au départ un équivalent niveau BBC, ont finalement fait évoluer le projet vers « une autre envergure écologique » s’approchant davantage du niveau passif. Qualifié de « microcosme écologique », l’exemple d’Edouard Herriot, comme l’explique Damien Poyet, « montre que même à petite échelle, on peut aller assez loin dans les exigences environnementales d’un projet ». Les matériaux sains ont été privilégiés, notamment des peintures ou revêtements sans composés organiques volatils ni formaldéhyde.
Côté isolation, « les murs à ossature bois reçoivent 15 cm de laine de roche à l’intérieur et 5 cm en doublage ». La laine de roche ( 23 cm ) a également été utilisée pour les toitures légères ( support bois ) alors que les toitures plates en béton sont isolées avec 16 cm de polyuréthane. Les jeux extérieurs, conçus par l’artiste David Steinfeld, ont par ailleurs été réalisés avec du Red Cedar non traité. La toiture inclinée, en partie végétalisée, est équipée d’un système de récupération des eaux pluviales et accueille des panneaux photovoltaïques pour la production d’électricité. Enfin, « le bâtiment est chauffé à l’aide de deux chaudières gaz à condensation. Ce mode de chauffage a été retenu en raison de la présence d’un réseau de gaz à proximité de l’école et parce qu’il nécessite peu d’entretien et de maintenance.
Le système est épaulé par un puits canadien qui permet, par le biais d’un important réseau de canalisation enterrées de récupérer « gratuitement » quelques degrés ( chaud l’hiver, froid l’été ) » présente l’architecte. L’orientation bioclimatique du bâtiment, le choix des matériaux et des techniques sont autant d’éléments inscrivant le projet dans une démarche environnementale. Mais pas seulement … l’architecture est aussi pédagogique. « La construction du bâtiment en peigne » a permis « l’aménagement d’espaces extérieurs aux fonctionnalités distinctes : jeux, jardins-potagers, lieux de pédagogies… » souligne l’agence AFAA.
Trois ailes pour cette école maternelle en Mélèze et ardoise
En effet, l’école maternelle en Mélèze et ardoise est « constitué de trois ailes parallèles séparées entre elles par des patios » précise l’architecte. Le rez-de-chaussée accueille les restaurants scolaires maternels et élémentaires ainsi que les salles de classes qui, ouvertes sur l’extérieur, bénéficient des apports solaires alors que l’étage reçoit une bibliothèque et la salle de repos/motricité.
Côté extérieur, la démolition de l’ancienne cour de récréation met un point final au projet. L’architecte, Yoan Bonhomme, en charge des travaux de la nouvelle cour achève de « redonner une place au végétal« . Exemplaire et à la hauteur des enfants, la nouvelle école maternelle Edouard Herriot a tout d’une grande !
Texte : Laurène Delion