Alors que l’Hexagone vit son deuxième confinement, en raison de la circulation active du coronavirus (Covid-19), l’année 2020 restera dans les mémoires des constructeurs de maisons bois comme une année singulière. Contre toute attente, leur activité s’est maintenue voire renforcée, même si le profil de leurs clients a évolué, tout comme leurs attentes. Témoignage de Kévin Madec, responsable BE et maîtrise d’œuvre de l’entreprise Serru Habitat Bois.
« Serru Habitat Bois est une société créée depuis plus de 20 ans par Dominique Serru, puis dirigée par Olivier Jooris. L’activité principale est la construction de maisons ossature bois avec un atelier de menuiserie-ossature bois-charpente-isolation. Pour faire face à une demande grandissante de clients de plus en plus exigeants en matière d’écologie, l’entreprise s’est dotée, il y a une dizaine d’années, d’un bureau d’études et de maîtrise d’œuvre dont je suis responsable.
Actuellement, il nous faut prendre en compte toutes les demandes de renseignements qui affluent depuis la fin de l’été. De nombreux projets d’extension, mais aussi des demandes de maisons. Nous recevons des clients éclairés, attirés autant par la construction bois que par l’aspect naturel et écologique des produits que nous proposons (ouate de cellulose, laine de bois..). Beaucoup refusent les matériaux qui vont à l’encontre de leur cheminement écologique.
Une envie de bien-être et de respect de la nature
Cette « année Covid » est un peu particulière, les ateliers ont fermé pendant un mois. Masques, gel, lunettes, gants nous ont permis de recommencer à travailler assez rapidement. Quant au bureau d’études, nous avons appris à « télétravailler » depuis notre domicile. Nous avons ainsi pu poursuivre la création de dossiers, la préparation de chantiers…
Cette période de confinement a fait émerger de nombreux nouveaux projets dans les « foyers des Français », il en ressort une envie d’un certain bien-être tout en respectant la nature.
Une quantité de nouvelles demandes nous sont parvenues, nous avons mis en place des filtres pour répondre aux projets les plus pertinents et les plus avancés. Avant le confinement, le Morbihan était déjà bien attractif, c’est devenu une région où beaucoup aimeraient vivre.
Des clients qui ne résident pas sur place
Aujourd’hui, dans la mesure où les gens que nous rencontrons, sont très informés en matière de construction bois et d’isolation écologique, nous nous devons d’être à l’écoute et réactifs. Il est parfois compliqué de faire comprendre que la construction d’une maison est liée à des délais incompressibles. D’autant que notre clientèle n’est pas toujours sur place. Nous devions déjà faire avec cette contrainte auparavant. Aujourd’hui, c’est encore plus troublant.
Nous travaillons avec des clients qui ne résident pas dans le Morbihan, et nous avons également des clients français encore en poste à l’étranger, qui ont décidé de rentrer plus vite. La majorité des demandes concerne des maisons d’habitation de 100 à 150m². Au-delà de 150m², les cabinets d’architectes DPLG deviennent nos interlocuteurs et font appel à nous pour construire la structure, les murs et la charpente. On a d’ailleurs de plus en plus de dossiers de ce type.
Une adaptation nécessaire face au coronavirus
Chez les architectes, le bois se « démocratise » beaucoup. En structure, nous utilisons de l’Épicéa européen. En bardage, nous nous s’approvisionnons dans des scieries locales qui travaillent des essences comme le Châtaignier et le Cèdre. C’est une démarche écologique appréciée par la clientèle.
Depuis une dizaine d’années, le marché de la construction bois s’est vraiment développé. La demande est bien plus forte, en constante augmentation. Nous sommes fiers de réaliser des maisons uniques, ce qui nous permet d’accompagner au mieux nos clients : de l’avant-projet à la construction, au suivi de chantier et jusqu’à la réception des travaux, en bref, d’être à leur écoute et à leurs côtés.
2020 restera pour nous une année un peu spéciale en raison du coronavirus auquel nous avons dû nous adapter et faire face comme tout un chacun. Mais nos préoccupations sont déjà tournées vers 2021 avec des projets qui ne demandent qu’à voir le jour ».
Propos recueillis par Mireille Mazurier
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