Depuis l’annonce du confinement le 17 mars dernier, lié à la crise sanitaire du covid-19, 80 % des entreprises du bâtiment sont à l’arrêt. Selon l’enquête de conjoncture menée par la Capeb, Confédération de l’Artisanat et des petites entreprises du bâtiment, ce sont d’abord les clients qui refusent de poursuivre les travaux. Mais pas que…
Un fort recul de l’activité du bâtiment
Les artisans du bâtiment font face à une crise sans précédent de leur activité, liée à la crise du coronavirus. Selon la première note de la Capeb, sur les tendances au cours du 1er trimestre 2020, « une chute brutale de la croissance est enregistrée pour l’ensemble des corps de métiers, avec un recul de l’activité compris entre – 9 % et – 16 % ».
Depuis le 17 mars, 80 % des entreprises artisanales sont à l’arrêt. Seulement 17 % ont maintenu une activité réduite et 3 % une activité quasi-normale pour les interventions d’urgence.
Un refus de la part des particuliers
Pour les entreprises du bâtiment, la principale raison de cet arrêt des chantiers s’explique par le refus des clients particuliers (71 %) et des clients professionnels, publics ou privés (45 %) de continuer les travaux.
Pour 46 % des chefs d’entreprises, la baisse d’activité s’explique également par la volonté de protéger leurs salariés.
Des difficultés de logistique et de main d’oeuvre
Enfin, les difficultés d’approvisionnement en produits et matériaux par les fournisseurs font également parties des critères mis en avant par 39 % des chefs d’entreprise.
Un chiffre corroboré par les chefs d’entreprises ayant poursuivi leur activité et qui déclarent pour 84 % d’entre eux éprouver des difficultés à obtenir les matériaux nécessaires.
À ces difficultés d’ordre logistique se cumulent également le refus de certains salariés de venir travailler en raison du risque sanitaire (21 %) ou l’absence de ceux qui sont en arrêt maladie (12 %).
20 % déclarent enfin que l’ « absence de recommandations officielles pour pouvoir reprendre une activité dans des conditions maîtrisées » freine leurs activités.
Une activité pourtant autorisée et un guide officiel
Pourtant, rappelons-le, l’activité des artisans du bâtiment n’est pas interdite par le gouvernement, qui a même indiqué que « les entreprises du bâtiment et des travaux publics sont essentielles à la vie économique du pays et à son fonctionnement ».
Comme dans d’autres secteurs, le chef d’entreprise doit toutefois s’assurer de respecter plusieurs consignes sanitaires. Pour la mise en place de ces mesures, un guide officiel a été édité par l’OPPBTP, en collaboration avec plusieurs syndicats et organismes professionnels.
« Il permet à chaque entreprise de définir, adapter ou conforter ses protocoles d’intervention pour assurer la protection des salariés, en confiance avec leurs clients. Tous les types de chantiers sont concernés : des plus simples, qui peuvent nécessiter des adaptations légères, comme par exemple des chantiers où un artisan intervient seul, aux plus complexes, qui nécessitent souvent l’adaptation des plans généraux de coordination, adaptation déjà en cours pour beaucoup d’entre eux. Ce guide est désormais validé par l’ensemble des ministères concernés », a affirmé le gouvernement, le 3 avril dernier.
Plusieurs fiches conseils sont en consultation libre, sur le site du Ministère du Travail.