Malgré la crise sanitaire liée à la Covid-19, le marché de la construction bois confirme sa progression en région Île-de-France, notamment à Paris. 63 % des personnes interrogées déclarent s’inscrire dans ce marché pour des raisons écologiques.
Le bois serait-il devenu tendance en Île-de-France ? Selon la première étude de l’Observatoire francilien de la construction bois*, publiée ce mardi 12 avril, la dynamique est en tout cas bien amorcée.
La part de marché de la construction en surface de plancher totale livrée en 2021 (construction neuve et extension-surélévation, hors projets de rénovation) est, en moyenne, de 7 %.
180 projets de construction bois ont été livrés en 2021, pour un total de 871 594 m² de surface de plancher. En 2020, ce chiffre était de 162 projets pour 839 193 m². En un an, le taux de croissance de la surface plancher construite en bois est ainsi de +3,9 %.
Entre 2015 et 2021, la surface moyenne des projets bois est passée de 1 818m² à 4 834m² (X2,7 %). « Cela atteste d’une confiance grandissante dans ce mode constructif », commente l’Observatoire dans son étude.
© Woodeum/Bouygues Bâtiment IDF
Construction bois en Île-de-France : Paris tire le marché
En Île-de-France, c’est à Paris que la part du bois est la plus forte : 20 % de la surface totale des projets de construction neuve ou d’extension-surélévation livrée en 2021.
En revanche, cette proportion de bois dans ces types de projets est particulièrement faible en Val-d’Oise (2%), en Essonne (4%) et en Seine-Saint-Denis (5 %).
L’étude la qualifie de moyenne dans les départements de Val-de-Marne (7 %) et Seine-et- Marne (7 %), dans les Hauts-de-Seine (8 %) et dans les Yvelines (9 %).
Les types de projets en bois en Île-de-France
En 2021, les projets franciliens en bois sont majoritairement des établissements recevant du public à 53 % (pour 49 % de la surface de plancher), 49 % des projets résidentiels (pour 57% de la surface de plancher).
En dernier, viennent des projets de bâtiments industriels et agricoles qui représentent seulement 2 % des projets bois (pour 0,6 % de la surface de plancher).
« La somme est supérieure à 100% car certains projets sont mixtes », précise l’étude.
Les établissements et les bureaux, en tête
Les catégories de bâtiments qui intègrent le plus de bois sont les établissements d’enseignement (27 % de la surface de plancher totale de construction neuve et d’extension-surélévation en 2021) et les bureaux (12 % de la surface de plancher totale de construction neuve et d’extension-surélévation).
Le logement collectif bois représente 7% de la surface de plancher totale de construction neuve et d’extension-surélévation, livrée en 2021.
Plus de la moitié des projets sont neufs !
69% des projets franciliens de construction bois identifiés sont des projets de construction neuve. Ils représentent 51 % de la surface de plancher bois, livrée en 2021.
Les projets de rénovation-réhabilitation représentent 22% des projets identifiés et 45% de la surface de plancher livrée en 2021, un chiffre important en raison de la présence de deux opérations de rénovation de grande ampleur. Cette part s’explique également par les enjeux particulièrement importants de rénovation énergétique.
Enfin, 14 % des projets franciliens de construction bois identifiés sont des projets d’extension ou de surélévation (7 % de la surface de plancher bois livrée en 2021).
© Alexis Toureau
Le bois « pour des raisons écologiques »
63% des répondants à la consultation (majoritairement des maîtres d’œuvre et des maîtres d’ouvrage) déclarent s’inscrire dans le marché la construction bois pour des raisons écologiques
Ils évoquent un matériau naturel et renouvelable ainsi qu’un procédé constructif en phase avec les enjeux planétaires. Parmi eux, un peu plus de 2/3 spécifient l’importance de la sobriété carbone du bois pour répondre à ces enjeux.
62% des projets de construction bois font d’ailleurs état de l’utilisation d’autres matériaux biosourcés. Ils utilisent notamment la paille (18 % des projets utilisant d’autres matériaux biosourcés) ou le chanvre (11 %). L’information donnée est renseignée pour 45% des projets identifiés.
Construction bois en Île-de-France : des bâtiments certifiés
42% des projets possèdent un label certifiant leur qualité environnementale. Les labels les plus fréquemment obtenus par les projets franciliens de construction bois livrés en 2021 sont le label NF Habitat HQE (34 % des projets pour lesquels l’information est disponible), le label Bâtiment Bas Carbone (BBCA) (25 % des projets) et le label E+C- (23 % des projets).
« L’information donnée est renseignée pour 53% des projets identifiés, la part est donc potentiellement plus élevée », précise l’étude.
Les avantages techniques du bois mis en avant
37% des répondants louent les avantages techniques de la construction bois.
Ils apprécient notamment la multiplicité des possibilités techniques et usages du bois (structure, façade, aménagement intérieur, etc.), la préfabrication en atelier, la malléabilité architecturale, la filière sèche ou encore la production semi-industrielle.
Par ailleurs, ce mode constructif permet de trouver des réponses singulières à des contextes compliqués (accessibilité difficile, surélévation ou extension de bâtiments, fragilité des sols par rapport au poids des fondations, bon rapport résistance thermique/épaisseur, etc.).
Cette dynamique bois « s’explique en partie par le volontarisme des acteurs engagés en Île-de-France, notamment des signataires du PACTE Bois-Biosourcés francilien, qui portent de fortes ambitions quant au recours au bois construction et aux matériaux biosourcés sur la période 2021-2024 », conclut l’étude.
*L’observatoire francilien de la construction bois a été créé par l’interprofession Fibois-Île-de-France, en 2021, pour rendre compte de la dynamique du recours au bois dans la construction. L’étude a été réalisée avec le cabinet d’études Nomadéis, le soutien financier de l’ADEME Île-de-France et de la Région Île-de-France et en partenariat avec L’Institut Paris Région et Ekopolis.
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