Conscient que le succès de la construction bois se joue aussi à l’échelle régionale, au plus proche des clients, Architecture Bois interroge à chaque numéro les acteurs qui contribuent au dynamisme de la filière. Ce mois-ci, les entreprises Lofoten Construction, Hanotte Bois et Dérivés, Vieo Habitat Innovant, Assezat, Guilhot Construction Bois ainsi que l’architecte DPLG Joël Saurin, nous livrent leur vision du marché et de ses évolutions.
Julien COURBIERE
« Lofoten Construction est une entreprise de construction 100% bois avec une zone de chalandise qui se situe dans un périmètre de 50 km autour de Lyon. En tant que telle, l’entreprise répond à tout type de projet, public ou privé, nécessitant l’utilisation de bois. Ces lots peuvent concerner la réalisation d’une ossature bois de bâtiment, une charpente, une extension ou surélévation, la pose d’un bardage, d’une façade, l’installation d’aménagements extérieurs en bois. Ces activités représentent 90% de notre chiffre d’affaires.
Nous sommes également adhérents à une coopérative de construction, Baticoo Habitat, dont le statut de cmiste avec garantie dommage-ouvrage nous permet de répondre à des projets de maisons, d’agrandissements ou de rénovations importantes. Le client n’a alors qu’un seul interlocuteur qui a la charge de suivre le chantier, tous corps d’état confondus.
Moyennant quoi, nous avons une visibilité que nous n’aurions pas en restant seul et surtout, nous sommes en mesure de répondre à tout type de demandes.
Nous participons à quelques salons de la région et notre présence atypique, au milieu des constructeurs, interpelle. Cette année nous serons présents au Salon de l’Habitat à Villefranche avec la coopérative BATICOO HABITAT du jeudi 7 février au dimanche 10 février 2019. Les gens ne savent pas ce qu’est une coopérative. Ils viennent nous voir, posent des questions. En fonction de l’avancement, ou non, de leur projet, nous pouvons leur proposer un contrat Baticoo Habitat ou un devis Lofoten Construction. Cela dépend, si le client a déjà des plans, s’il souhaite un interlocuteur unique pour gérer les différents corps d’état ou s’il veut gérer les lots lui-même. S’il s’agit d’un particulier, pour des raisons budgétaires, il peut très bien décider de se réserver certains lots de second œuvre. Nous nous adaptons aux projets quelle qu’en soit la définition.
Nous nous sommes aperçus que nos clients sont de plus en plus désireux de savoir comment l’entreprise travaille et comment sera fabriquée leur construction. Le fait de venir dans nos bureaux, qui jouxtent l’atelier, et de découvrir les locaux, les moyens de fabrication et de voir les artisans à l’œuvre, les rassure. En tant que Lofoten Construction, nous travaillons peu pour les primo-accédants. Il s’agit plutôt de clients ayant déjà une expérience dans la construction. Parfois, le précédent projet s’est soldé avec difficulté. Ce temps passé chez nous leur permet de vérifier que nous ne trichons pas. Nous pouvons répondre à leurs questions à tous les stades de l’avancement du projet et même après.
À l’époque d’internet, a contrario de tout ce que l’on peut y voir et acheter sans interlocuteur, notre clientèle a non seulement besoin d’un vrai interlocuteur, mais elle veut voir et comprendre.
C’est dans ce cadre que nous abordons les thématiques d’isolation biosourcée, d’étanchéité à l’air, de réglementation thermique.
La notion de confort est difficile à expliquer. La RT 2012 a mis l’accent sur certains coefficients thermiques, notamment le fameux R (résistance thermique). Depuis, on nous demande des isolants avec le meilleur coefficient thermique qualité-prix. À nous de faire prendre conscience de l’intérêt d’un isolant biosourcé, d’expliquer ce qu’est un matériau respirant, l’importance de la thermique d’été et des échanges hydriques. Ces notions, ne figurant que partiellement dans la réglementation, sont l’une des clés essentielles au confort de vie. De la même façon, il nous faut expliquer qu’un bâtiment peut être bien isolé, mais qu’avoir une étanchéité à l’air défectueuse dans le temps diminuera les performances et le confort. Combien de gens savent que percer dans le Placo pour accrocher un cadre ou ajouter des spots peut créer une entrée d’air ?
2018 s’est révélée être une bonne année, avec des chiffres en croissance. Nous avons même vu réapparaître d’anciens devis. Les gens sont moins frileux. La confiance revient. D’ailleurs le début de l’année 2019 s’annonce bien, nos cinq équipes sont déjà planifiées. En marché public aussi, la commande est présente. Nous avons réalisé des bureaux, des locaux d’association. Nous allons travailler sur la prochaine réglementation thermique, la RE 2020. Je sais déjà que nous devrons mettre en place des tests d’étanchéité à l’air des réseaux. Il n’y aura plus possibilité de poser des gaines souples. Mais je ne suis pas inquiet pour la construction bois. Nous trouverons toujours des solutions ».
Christophe HANOTTE
« Nous fournissons les charpentiers et les constructeurs de maisons bois depuis 2001. Nous distribuons les bois de construction pour l’ossature, ainsi que les lamellés-collés, contrecollés bardages et panneaux pour habiller les façades et les murs intérieurs. Depuis plus de 15 ans, nous suivons les évolutions de la construction bois. La gamme des bois de charpente, surtout, s’est complètement transformée. Les volumes de sciages de sapin ont été divisés par quatre, au profit des bois collés. Ils sont remplacés par les lamellés-collés, contrecollés et les bois massifs aboutés (KVH). Et pourtant, ce sont des matériaux plus chers. Mais ce sont des bois parfaitement secs, droits, finis rabotés, autant de qualités significatives pour notre clientèle. Nos importations proviennent de scieries françaises et européennes que nous suivons depuis le début. Ce sont ces mêmes scieries d’où sortaient les sciages bruts, qui se sont équipées en séchoirs, raboteuses et colleuses. Elles se sont adaptées à la demande.
Autre évolution importante, celle des bardages naturels. Là encore, le Sapin n’a plus la cote. Le Mélèze lui est toujours demandé et d’autres essences, le Douglas, le Red Cedar, sont apparues. Mais le secteur s’est transformé avec l’apparition des nouvelles finitions qui protègent et accompagnent la couleur du bois tout au long du processus de grisaillement. Très demandés aussi, ce sont les bois que l’on vieillit prématurément, brûlés au soleil, ou alors enduits d’un traitement qui accélère le grisaillement.
Particularité locale, nous vendons aussi de vrais vieux bois. Ils proviennent de vieilles fermes, de vieux mazeaux. Ces éléments sont triés, retraités, refendus par nos fournisseurs. C’est un marché important en Savoie et Haute-Savoie. Dans les régions lyonnaises, stéphanoises, la demande existe pour un usage un peu différent : ces bois sont installés en intérieur, pour habiller un bar, créer un coin cosy.
En tant qu’indépendants, nous mettons aussi en avant des produits qui nous sont propres. Cette démarche est essentielle pour continuer à exister au milieu des grands groupes. Ainsi, nous avons conçu des profils de bardage en joint creux, que l’on ne peut trouver que chez nous. Le produit est très porteur. Il apporte de la nouveauté aux clients. Beaucoup y prennent goût et reviennent nous en acheter jusqu’à ce que la concurrence reprenne l’idée. Ça nous laisse deux-trois ans pendant lesquels on fidélise notre clientèle. C’est aussi le temps pour concevoir le prochain produit innovant, en bardage ou en lames de terrasse. Car nous sommes aussi spécialisés en plancher d’extérieur. Depuis deux ans, nous proposons un plancher exotique » façon parquet » qui permet de réaliser une terrasse étanche, comme un parquet d’intérieur.
Ces deux dernières années ont été plutôt bonnes. Reste à souhaiter que celle-ci le soit tout autant ».
Guy MARTIN
« La société a vu le jour en 2010. Nous avons mis au point le concept avec une agence d’architecture grenobloise, Espace Gaïa. Le propos était de réaliser des maisons qualitatives et d’améliorer la productivité dans le coût de construction. La réflexion s’est développée autour de la construction modulaire en 3D Bois. Elle permet de réduire le temps de chantier, de maîtriser toute la chaîne de construction et ses coûts, finitions y compris. Nous avons choisi une semi-industrialisation de la construction pour conserver des marges de manœuvre en conception.
Nous avons commencé par une maison de plain-pied transportée par camions. On a fait des salons, et fait appel à l’école de commerce de Grenoble qui a réalisé une petite étude. Cela plaisait, mais nos modèles de 50m² s’adressaient surtout aux parcs résidentiels de loisirs et aux résidences seniors. En 2013, nous avons réalisé deux maisons R+1 que nous avons proposées aux bailleurs sociaux, des concepts différents du mode constructif habituel (en innovation de rupture, délai, qualité).
Depuis, on a déjà réalisé un programme de six maisons avec un bailleur social. On en a signé un autre de quatre habitations. Ces programmes servent un peu de tests aux bailleurs sociaux. On parle tellement de qualité d’habiter, de qualité des matériaux, les organismes publics sont intéressés. Tout en sachant que l’on ne peut pas être moins cher que la construction traditionnelle, sauf si on tient compte du délai. Nous tenons à préserver une marge pour les artisans, ils doivent arriver se projeter dans l’avenir. Nous avançons doucement, mais dans le bon sens, je me suis donné le temps d’y parvenir.
Pour obtenir un produit de qualité, nous travaillons avec des PME qui ont créé des regroupements d’artisans intégrés, afin de disposer de leurs ateliers. Le circuit mis en place est très court. Les artisans sont installés à proximité de l’entreprise de charpente. Ce sont des professionnels qui ont l’habitude de travailler ensemble. Ils se servent dans les scieries proches, quand c’est possible. Les maisons sont livrées complètement finies, cuisine intégrée si nécessaire. Une habitation nécessite entre 3 et 5 modules selon le projet.
Le prix moyen du m² tourne autour de 1300€ HT. Nous avons remporté un concours pour réaliser 14 logements pour des gens du voyage, le budget est un peu moins élevé. Puis, il y en aura six autres pour un bailleur social, et 10 pour un promoteur qui fait à la fois du privé et du social.
Pour l’instant, nous sommes présents surtout en Savoie, autour de Chambéry, Aix-les-Bains, un peu à Grenoble. Et peut-être bientôt à Lyon. Nous réfléchissons également à la conception de petites maisons de retraite rurales clé en main, et à d’autres habitations pour parcs de loisirs. À l’avenir, nous envisageons de reproduire ce partenariat avec d’autres PME dans différentes régions ».
Joël SAURIN
« Depuis que je communique plus sur mon savoir-faire en maison bois, j’en construis davantage. Mais il est bon de rappeler que c’est dans la région grenobloise qu’est né le béton. L’Isère n’est pas la Savoie…Ici, beaucoup se chauffent encore au mazout avec des factures annuelles qui frisent les 3000€. Pour autant, ce n’est pas toujours dans le but d’avoir une maison plus étanche, mieux isolée et, donc, moins énergivore, que l’on vient me trouver. Mais plutôt parce que j’ai acquis la réputation de savoir bien travailler, même avec des budgets contraints. Je me suis beaucoup battu pour que des prospects à petits budgets puissent avoir de belles maisons. Le bouche à oreille a fonctionné et d’autres sont venus. Les terrains proches de Grenoble ne sont pas bon marché. Suivant les secteurs, 200 000€ pour 400m², ça grève le budget. Il faut alors accepter de s’éloigner un peu plus pour arriver à financer la maison de ses rêves.
Mais il faut reconnaître aussi que la communication sur les maisons à 100 000€ a créer quelques illusions. Depuis la mise en place de la RT 2012, ce n’est plus réaliste. Personnellement, je ne sais pas faire une maison à moins de 2000€ TTC le m². Mais, je la conçois avec une isolation en fibre de bois, une aérothermie, un plancher chauffant, de belles menuiseries bois-alu, une ossature de 220mm. Ce n’est pas de la maison au rabais. Dans ce prix, tout est inclus : honoraires, études béton, étude de sol, étude thermique. C’est une maison où l’on se sentira bien, qui durera.
Je travaille avec des artisans qui savent ce que je recherche ; chacun doit y trouver son intérêt. Ni l’artisan, ni moi, ne travaillons au rabais. J’essaie de trouver le prix juste qui bénéficie à tous. J’ai toujours voulu faire ce métier. J’y mets toute mon énergie.
Depuis la RT 2012, j’ai augmenté l’épaisseur de l’isolation. Aujourd’hui, je suis vraiment 100% fibre de bois et 0% laine de verre. Il y a encore quelques années, il m‘arrivait de mettre de la laine de verre dans les cloisons pour faciliter le passage des câbles. Aujourd’hui, il existe des isolants bio-fibres, à base de chanvre notamment, suffisamment souples pour remplacer la laine de verre. Et lorsqu’un client veut absolument de la laine de verre, je ne lui fournis que le gros œuvre. À lui de s’occuper ensuite de faire isoler comme il l’entend.
Pour moi la RT 2020 n’est pas cohérente. Il faut éduquer les gens avant de passer à la vitesse supérieure. Cette nouvelle norme va provoquer une augmentation du prix de la construction. Avant de faire des maisons en RT 2020, il faudrait déjà contrôler celles qui sont en RT 2012 pour vérifier qu’elles le sont réellement, et aller jusqu’à sanctionner quand ce n’est pas le cas.
J’ai déjà six dossiers en cours pour 2019. Je fais de plus en plus de belles rénovations, à plus de 150 000€. L’année dernière a été une bonne année, certainement la meilleure depuis 2012. Il faut que ça continue ».
Corinne ASSEZAT
« L’entreprise est spécialisée dans la charpente bois et dans la construction bois. Notre activité est en pleine évolution avec de plus en plus de demandes en construction bois. Aujourd’hui, 50% de nos chantiers sont des maisons bois que l’on construit en Haute Loire, Ardèche haute et Lozère haute. Ce sont des régions aux climats rudes, mais ce n’est pas ce qui incite les gens à venir à la construction bois. Auparavant, les hivers étaient déjà rigoureux et nous n’avions pas autant de demandes.
Je pense plutôt que les atouts du bois, le confort ressenti dans l’habitat, la possibilité de vivre dans une maison économe en chauffage, l’information sur les nouvelles réglementations thermiques, le fait que la construction bois se prête idéalement au passif sont autant d’arguments que les gens ont entendu et qui les poussent à s’intéresser au bois. Il y a aussi l’évolution de l’esthétique des façades, avec le développement de systèmes sans entretien.
Auparavant, pour la plupart des gens, vivre dans une maisons bois signifiait devoir en entretenir les façades régulièrement si on ne voulait pas en voir le bardage grisailler. Aujourd’hui, il suffit de choisir un enduit de façade ou des bardages composites pour être tranquille. C’est ce que nous proposons.
Depuis peu, nous sommes présents sur des salons de l’habitat locaux. Nous présentons notre savoir-faire avec des modules en coupe qui expliquent notre système constructif, l’isolation que l’on intègre, et la diversité de nos bardages, avec et sans entretien. Le bardage classique avec entretien n’intéresse plus beaucoup. Face à une nouvelle clientèle, plus jeune, qui ne veut plus avoir de contraintes, il faut savoir proposer des solutions simples et efficaces.
Construire en bois, chez nous cela signifie préfabriquer en atelier des murs que l’on transporte et assemble sur un chantier sec. Cela va vite. En ville, on fait de plus en plus de constructions bois dans des lotissements. En rénovation, ce sont souvent des agrandissements associés à une isolation par l’extérieur.
La mise en place de la RE 2020 va nécessiter de faire des ajustements, dans le domaine de l’isolation sûrement. Mais cela signifie encore une augmentation des coûts. On va peut-être devoir aller vers des maisons plus petites. Aujourd’hui, la taille de nos maisons varie entre 200m² pour de la très belle construction et 100m² avec deux chambres. Terrasse, piscine, mélange de bois et de métal, couverture zinc, revêtement couleur quartz, tout est possible, dès lors que l’on a le budget.
Nous faisons du sur-mesure. Mais il est aussi possible de venir avec un projet en auto-construction. C‘est ce que nous appelons de la maison « prête à poser ». Le client vient avec ses plans, que l’on va étudier avec lui, puis transposer en 3D sur nos logiciels. Nous fabriquons toutes les pièces avec notre robot de taille. Puis, nous montons l’ensemble dans l’atelier pour être sûrs que tout s’emboîte bien. C’est une construction presque sans boulons. Toutes les pièces sont numérotées, charpente y compris. Le client peut choisir une charpente prête à poser, ou faire appel à une de nos équipes pour la monter sur place. Nous pouvons aussi assurer le transport et le levage. Le concept s’adresse aux particuliers. Mais nous avons aussi des demandes de charpente en auto-construction, émanant de professionnels, des maçons surtout ».
Laurent et Chrystel GUILHOT
« L’entreprise a une double activité, le marché public et la maison individuelle. Elle a aussi une particularité : en public comme en particulier, nous répondons uniquement aux projets atypiques en structure tout bois. Pour nous, il faut que le projet ait du sens. Pour cela, l’échange avec le maître d’ouvrage est essentiel. Notre propos, c’est de construire une maison intelligente, implantée correctement sur son terrain, avec pour objectif : réduire la consommation d’énergie. Ici, à 1000 m d’altitude, nous sommes dans des bureaux en bois orientés sud-ouest, sous la protection de la barrière du Massif Central. Malgré la rudesse du climat, nous ne chauffons quasiment pas parce que nous avons réfléchi à l’orientation des bâtiments, avec des débords de toiture adaptés pour faire entrer le soleil en hiver et éviter les surchauffes estivales.
Chaque projet est unique. Mener une étude chaque fois différente pour la réalisation de chacun d’entre eux, c’est ce qui nous motive.
Le chiffre d’affaires de l’entreprise est en progression régulière depuis la création et c’est, entre autres, parce que l’on a choisi d’aller sur des marchés de niche.
C’est d’ailleurs comme cela que nous avons conçu des bâtiments RT 2012 bien avant que la norme soit mise en place. Très tôt, nous nous sommes intéressés à l’impact environnemental et à l’énergie grise de nos bâtiments. C’est dans cet esprit que nous travaillons avec des scieurs locaux. La matière première est à proximité, avec des bois de qualité. Nous travaillons aussi les bois collés et le CLT, leur provenance est plus éloignée. Nos bois collés sont issus du Jura ou de Corrèze. Pour le CLT, que l’on utilise beaucoup, nous travaillons avec des bois allemands ou autrichiens puisque la production en France de ces panneaux de bois massif est très récente. Il s’agit d’un produit que nous travaillons depuis longtemps, dans lequel nous croyons, que ce soit pour le bâtiment public ou la maison individuelle.
L’intérêt du CLT, même si le prix est plus élevé, ce sont les performances thermiques et mécaniques, mais aussi la possibilité de bois avec un fini intérieur qui limite le second œuvre. Avec le CLT, nous allons sur le bâtiment passif de façon très cohérente. Il n’y a plus de membrane, c’est le panneau qui peut assurer l’étanchéité.
Depuis la création de la société, nous n’avons eu de cesse d’évoluer. Chaque nouvelle réglementation thermique nous y a poussés. Mais la RT 2020 nous parait un peu complexe.
Le niveau d’exigence d’étanchéité à l’air qui va être demandé, nécessitera que tous les corps de métier soient particulièrement au fait. En termes de mise en œuvre et de contrôle, nous devrons être encore plus vigilants.
Notre évolution est aussi liée à l’apparition de nouveaux matériaux. Dans la construction bois, il en sort tous les jours, bardages, isolants bio-sourcés, menuiseries … Nous sommes toujours en recherche de matériaux innovants que nous repérons chez nos fournisseurs ou sur des salons professionnels.
C’est dans le secteur des bardages qu’a lieu, aujourd’hui, la plus grosse évolution, notamment sur les bardages pré-grisés. Il y a 5 ans, les fournisseurs ne nous en parlaient pas du tout. Depuis, on a presque trop de choix. En habitat privé, la demande est forte. Les gens veulent de la maison bois sans entretien. Avec le confort du bois, mais sans les contraintes. À l’intérieur, ils ne souhaitent souvent pas que du bois. À l’extérieur, les clients nous demandent du bois, mais plus personne ne veut passer son week-end à l’entretenir. Le bois pré-grisé est la solution bienvenue, qu’il s’agisse d’une lasure qui va permettre au bois de vieillir sans subir de décoloration inesthétique, ou de bois pré-grisé en accéléré, parfaitement stable. En fonction du budget et du bâtiment nous orientons le client vers le plus pertinent.
Dans le secteur de la maison individuelle, notre clientèle est très variée. Il y a les primo-accédants plutôt orientés écologie et bien-être, dont l’habitation doit être unique. Ce sont des clients qui, parfois, vont s’occuper de finir eux-mêmes leur maison. Ils vont poser l’isolation et s’occuper du second œuvre. Nos clients sont aussi des personnes en fin d’activité professionnelle ou à la retraite, désireuses d’une maison plus petite, ou qui veulent simplement réaliser la maison bois de leurs rêves.
Pour nous, 2019 est une année bien engagée. Nous avons signé des projets en marché public, moins chez les particuliers. Mais ce n’est pas inquiétant. Cela correspond à la saison. C’est au printemps que les projets de maisons bourgeonnent.
Propos recueillis par Mireille Mazurier – Photos de Une : DR – Montage Serum Presse
Retrouvez ce dossier et la liste des constructeurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans le numéro 90 d’Architecture Bois.
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