Pour répondre aux difficultés rencontrées actuellement par les scieries spécialisées dans la transformation du Chêne sur le territoire national, différents acteurs de la filière viennent de s’engager pour sécuriser l’approvisionnement des scieries.
« Le chêne est une essence symbole de l’excellence de la forêt française », a rappelé Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, lors de la signature jeudi 17 février, d’un accord de filière pour sécuriser les approvisionnements.
En effet, les scieries de chêne éprouvent actuellement des difficultés pour reconstituer les stocks. La reprise économique mondiale et les fortes tensions sur les matières premières les impactent directement.
Cette situation fait ainsi courir un risque pour la pérennité de ce tissu industriel et donc pour la souveraineté de la France, en matière de production de bois transformé. L’accroissement continu de la part d’exportations destinée à l’Asie, constatée déjà depuis plus d’une décennie mais inhabituelle par son ampleur tout au long de l’année 2021, renforce une crise désormais structurelle.
« Alors que la filière bois française dans son ensemble a tout intérêt à répondre aux attentes du marché pour améliorer et développer son offre de produits bois transformés et amplifier sa réponse, la tension sur les matières premières à l’internationale, renforce, à l’inverse, l’exportation de bois non transformés et menace l’approvisionnement des scieries », souligne le ministère de l’Agriculture, et de l’Alimentation.
La contractualisation pour protéger les approvisionnements de Chêne
Ainsi pour résoudre durablement cette crise, le ministère propose le développement significatif de la contractualisation, outil déterminant pour sécuriser l’approvisionnement. «Elle permet de lier les maillons tout en permettant une juste répartition de la valeur sur l’ensemble de la chaîne. Toutefois, à très court terme, le fait de réserver des ventes de bois d’œuvre de chêne à des acheteurs engagés à assurer la première transformation des bois au sein de l’Union européenne (via le Label UE) constitue la principale réponse concrète à même de répondre aux difficultés des unités de première transformation», fait-il valoir.
C’est tout le sens de l’accord signé aujourd’hui. Il réunit autour d’objectifs communs l’ensemble des acteurs qui s’engagent à prendre des mesures pour protéger les scieries tout en veillant au partage de la valeur ajoutée sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
L’amont forestier a ainsi accepté de s’engager pleinement en faveur du Label UE, à court terme. Ce mode de vente sera ainsi systématiquement proposé aux propriétaires. Collectivement, l’ensemble des partenaires conjugueront leurs efforts afin de développer la contractualisation de bois d’œuvre dans toutes les qualités, seul mode de vente capable d’offrir une réponse structurelle. Il prend en compte le rôle de chacun d’entre eux et il comporte notamment des dispositions visant à consolider celui des exploitants forestiers.
Un comité veillera à l’avancement du sujet
Le renforcement de la seconde transformation nationale sera également déterminant pour développer la valeur ajoutée produite sur le territoire. Les soutiens financiers annoncés dans le cadre de France Relance et France 2030 seront mobilisés pour accompagner les engagements et actions des différentes parties vers les objectifs précités.
Les engagements prennent effet immédiatement. Un comité co-piloté par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et France Bois Forêt sera mis en place et veillera à l’avancement de l’ensemble des actions. Premiers résultats attendus fin 2022.
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