Du 26 au 28 février 2025, avec deux après-midis ouverts au public le mercredi et le vendredi, le Grand Palais rénové ouvre ses portes à une architecture dont il se démarque complètement, en 1900, préfigurant le nouveau siècle qui n’est justement pas le 21e.
Du bois au Grand Palais
En principe, le Grand Palais n’aime pas le bois. Sa nef recourt à 6000 t d’acier et le travaille tout en finesse. Le bois a été utilisé pour les fondations, comme à Venise, sauf qu’elles ont mal résisté au temps. Pourtant, en 2019, lorsque le congrès professionnel du Forum Bois Construction cherchait un lieu adapté à sa dixième édition, le RMN qui pilote le Grand Palais a répondu de façon positive à cause du thème de l’événement, tout en demandant aux organisateurs d’ouvrir partiellement ses portes au grand public parisien. A l’époque, le Forum crée avec l’ENSA Belleville et l’Ecole Supérieure du Bois ses propres cloisons de stand – en bois feuillu français – et développe un auditorium à base de panneaux de CLT recyclé. Une démarche d’éco-conception évalue et comprime le carbone de l’événement, sans oublier une table de replantation permettant de visualiser les dons d’achat de plants, bon spécimen ingénieux construit en panneaux OSB de bois français, sans assemblage vissé. Ainsi, la dixième édition devait résister au contenant impressionnant, et aussi aux foudres de la médiasphère parisienne plutôt hostile à l’idée d’abattre des arbres pour construire des maisons.
Les agences d’architecture investissent le FIBC
La pandémie, puis la rénovation en profondeur du Grand Palais ont décalé de 5 ans cette prise de contact. Les stands Belleville, les tables « ceci n’est pas une porte » d’AAVP et l’auditorium OSA développé par l’agence Artbuild reprennent du service, épaulés par plusieurs émergences en bois. A l’entrée extérieure, le Tempietto d’ane architecture, puis une ombrière en châtaignier et structure réciproque de Sinallagma, des vestiaires en surbille de chêne réinterprétant les charpentes de Philibert Delorme, une larme en douglas de 6 mètres de haut conçue par l’artiste Michael Feneux, sans oublier le Pan’auditorium, second auditorium, conçu par l’agence Karawitz. L’architecte bois sera omniprésente au cours des 4 excursions du mercredi 26 au matin, puis lors des conférences intenses des trois jours du Forum, sans oublier la Tribune des Innovations qui se rapporte au même sujet, et le parterre immense de la nef rempli de fournisseurs. Surtout, cette année, 70 agences d’architecture investissent tout le pourtour de la mezzanine de la nef, à présent ouverte, soit plus d’une centaine d’espaces de la Galerie de l’architecture bois/biosourcée du 21e siècle. Et il faut mentionner encore les 15 projets du prix international d’Architecture bois décerné par la presse, ainsi que le parcours Philléas à vélo qui fait le tour de Montmartre le samedi matin en passant par des constructions actuelles et passionnantes.
Pour les amateurs d’architecture bois et biosourcée, l’après-midi du mercredi 26 février et l’après-midi du vendredi 28 février, à partir de 14h, est à inscrire en rouge sur les tablettes, car le congrès ouvre ses portes à tous avec un programme adapté. 4 sessions le mercredi sont axées sur la formation et l’information climatique, tandis que les quatre ateliers du vendredi portent sur le logement, la rénovation scolaire sérielle, Notre Dame et le réemploi. Si ce n’est que les auditoriums seront pleins, qu’il y aura des écrans relais et qu’il vaudra peut-être mieux en profiter pour s’inspirer du travail des agences d’architecture qui couvrent l’ensemble de la mezzanine et écrivent actuellement l’architecture d’un autre siècle.
Texte : Jonas Tophoven
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