Si la mise en œuvre du BIM progresse dans les métiers de l’ingénierie, la fédération professionnelle Syntec-Ingénierie veut encore accélérer le processus d’appropriation. Le point sur les propositions formulées.
Publiée à l’occasion du BIM World, la 2e édition du Baromètre du PTNB* révèle que plus d’1 professionnel sur 3 utilise désormais le BIM dans ses opérations (contre seulement 27% en mars 2016). Pour les entreprises d’ingénierie : 50% des maîtres d’œuvre utilisent le BIM et 58% sont convaincus de son utilité.
Pour les acteurs de la filière BTP, le BIM est « source de valeur ajoutée », pour favoriser les échanges entre les acteurs, minimiser les erreurs de conception, et améliorer la qualité.
« En seulement un an, on constate une forte progression dans l’appropriation du BIM par les acteurs du BTP et notamment par les entreprises d’ingénierie. C’est une très bonne nouvelle car le BIM est un outil incontournable pour optimiser la performance des ouvrages et mener à bien la révolution numérique. Côté maitres d’ouvrage, l’utilisation du BIM reste néanmoins encore faible : seuls 28% le réclament pour leurs projets. Nous voulons les encourager en leur donnant des gages de confiance sur la qualité des processus et des livrables. La certification pourrait être une solution pour établir clairement le ROI du BIM », explique Ludovic Vaz, président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie.
L’étude révèle en effet que des freins subsistent à l’utilisation du BIM : le manque de compétences internes : 47% (+2 points), le coût d’investissement du logiciel : 45% (-2 points) et le manque de standardisation : 37% (+7% points)
Pour lever ces freins, les entreprises d’ingénierie et maîtres d’œuvre demandent aux pouvoirs publics de soutenir la formation au BIM, mener une action en faveur de l’adoption d’un standard commun et d’octroyer des aides financières.
« Il est crucial que les pouvoirs publics renforcent leur mobilisation sur ce sujet (du BIM, ndlr.) pour soutenir et accélérer la digitalisation de la filière. Il y va de la performance de nos ouvrages et de l’attractivité de notre patrimoine bâti et d’infrastructures. En ce sens, nous proposons aux candidats à la présidentielle et aux législatives d’accélérer la mise en œuvre du BIM au travers de l’adoption d’obligations réglementaires échelonnées dans le temps et par taille d’ouvrages à partir de 2020 pour les ouvrages publics. Comme le démontre la hausse de l’usage du BIM, les acteurs y sont prêts », déclare Nicolas Jachiet, président de Syntec-Ingénierie.
Syntec-Ingénierie, fédération professionnelle de l’ingénierie qui compte près de 400 entreprises adhérentes et 11 délégations régionales, a formulé 10 autres propositions pour les élections 2017.
* Enquête menée par le PTNB avec Batiactu Groupe en novembre – décembre 2016 auprès de 385 067 contacts de la filière BTP.