Avec des variations de couleurs irrégulières, le vieillissement du bois est souvent vécu par les maîtres d’ouvrage comme une dégradation du revêtement. A contrario, les architectes recherchent cet aspect grisé. Mais la plupart souhaiterait qu’il soit homogène sur l’ensemble des façades.
Pour répondre à la demande en lames de bois naturels visuellement stables, les fabricants redoublent de solutions, avec des bois prépeints en usine. Ces finitions concernent toutes les essences, traitées ou non. Elles permettent de personnaliser les façades, dont l’aspect pourra, au choix, rester celui d’un bois aux veinages bien visibles (par pigmentation), ou prendre des couleurs (de la plus classique à la plus originale). Le plus de ces produits : une garantie de couverture d’au moins 10 ans. De quoi rassurer une clientèle tentée par le bois, mais retenue par son entretien.
C’est le cas, par exemple, des lames Arcachon ou Sonata en douglas, proposées par le fabricant français Piveteau. Elles sont disponibles en deux finitions, marron ou gris. Ces teintes sont des pigmentations obtenues par imprégnation et correspondent à l’évolution naturelle du bois. Elles sont garanties 10 ans. Autre atout de poids, aucun décapage n’est nécessaire lors de leur rénovation.
Même esprit, mais avec une tout autre méthode pour les lames en sapin du Nord de Silverwood. Dans les usines malouines, la gamme Natur correspond à une lasure translucide (peinture acrylique microporeuse en phase aqueuse) déclinée en six teintes. Extra propose 13 couleurs opaques, tandis que Metal innove avec quatre nuances métallisées. Là encore, ces finitions sont garanties 10 ans.
Budget : entre 50€ et 100€ le m² TTC.
L’entreprise bretonne RahuelBois, spécialiste des essences locales et plus particulièrement du châtaignier, a, elle-aussi mis au point un bardage pré-grisé éco-labellisé : Le DéjàGris, en essence de châtaignier, résulte d’un processus de grisaillement naturel qui permet d’obtenir une tonalité gris argent particulièrement réussie. [108€ TTC/m² – mi-bois et claire-voie].
Le DTU 41.2 a évolué
De nombreuses évolutions ont été apportées par rapport à la version précédente qui datait de 1996. La philosophie générale retenue lors de l’élaboration du texte est que le bardage participe activement à l’étanchéité de la façade. Des prescriptions correspondantes ont donc été introduites.
Petit tour d’horizon des modifications apportées à cette nouvelle version :
-Introduction de la notion de tolérance de la présence d’aubier non traité sur les lames de bardage sous certaines conditions : par rapport à l’aubier sur les lames de bardage en classe d’emploi 2, l’aubier est autorisé, pour certaines essences, sur les contreparements pour les bardages en classe d’emploi 3-1 en faces cachées des lames, toutefois l’aubier restera interdit sur les lames en classe d’emploi 3-2 et 4 ;
-Intégration des critères à respecter pour la réalisation de bardages ajourés dits à claire-voie. Cette annexe s’applique aux supports en béton et en maçonnerie avec ou sans Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE), ainsi qu’aux supports en murs à ossature bois conforme au DTU 31.2 et dont le voile de contreventement est positionné coté extérieur. Pour chaque cas envisagé, une limitation en hauteur de l’ouvrage a été définie et l’espacement maximal des lames est fixé à 10 mm dans la plupart des cas. Dans le cas d’accès piétons au pied de la façade, il convient de prendre des dispositions de protection mécanique du pare-pluie sur une hauteur d’environ 2,80 m ;
-Intégration de la réalisation systématique d’un double réseau de tasseaux pour les lames de bardage posées verticalement (§7.6.1.1) ;
-Intégration des détails de liaisons au droit des menuiseries ;
-Intégration de dispositions concernant les façades édifiées en toute zone de vent jusqu’à 28 m de hauteur. Pour les bardages mis en œuvre sur un mur à ossature en bois, deux cas sont à distinguer du fait des contraintes concernant l’étanchéité à l’eau des parois : la paroi ne comporte pas de baies, la hauteur admissible depuis le sol extérieur du bâtiment est limitée à 28 m ; la paroi comporte des baies : la hauteur admissible depuis le sol extérieur du bâtiment est limitée à 6 m, 10 m ou 28 m selon les solutions techniques utilisées pour l’intégration des menuiseries dans les parois à ossature bois.
Entretien
Tout dépend du matériau. Si l’on choisit un bardage bois d’aspect naturel, il faut accepter que la teinte évolue dans le temps. Il est impossible de prévenir totalement le grisonnement, mais on peut le ralentir. La condition : un entretien régulier du bardage, au moins pendant les premières années. Les bois utilisés sont traités pour résister aux attaques des champignons, des insectes ou des termites pendant au moins 10 ans. Mais certaines essences comme le sapin du nord offrent des durées de vie de 30 ans.
Les bardages prépeints en usine ne demandent pas de soin particulier. Certains fabricants les garantissent 10 ans. Ils peuvent être aussi poncés et repeints, même d’une autre couleur.
Les lames en fibres et ciment ou en bois composite combattent mieux les attaques du temps. Elles ne requièrent aucun traitement spécifique. Un simple entretien annuel au savon et à l’eau suffit à conserver leur finition.
Texte Architecture Bois- Mireille Mazurier
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