Les carrelets en bambou du fabricant Moso® habillent les murs et séparations des balcons de deux immeubles, à Versailles. Préféré au bois dans ce programme, développé par le cabinet d’architecture 2Portzamparc, le bambou fait valoir de sérieux atouts en façade. Le point avec Jean-Pascal Costa, directeur commercial France chez Moso International BV.
Bambou, zinc, terre cuite… Voici le trio gagnant de ce programme architectural. Livré en septembre 2019, par Elizabeth de Portzamparc, il s’insère dans le quartier des Chantiers, à Versailles.
À proximité de la gare, cet ensemble de 21 400 m² accueille 376 logements. Ils sont répartis entre accession, logements sociaux, résidence seniors, résidence étudiants, ateliers d’artistes et crèche.
Pourtant, le bambou n’était pas spécialement pressenti pour ce projet. « Les réglementations urbaines de la ville imposaient (…) le recours à des matériaux de façades traditionnels », indique l’agence d’architecture.
Loin d’être un matériau utilisé depuis toujours dans la ville, le bambou a tiré son épingle du jeu, face au bois. « C’est le résultat d’un long travail de prescription, sur les différents salons professionnels comme Architect@Work », se félicite Jean-Pascal Costa, directeur commercial France chez Moso International BV. « À l’origine, le bambou n’est pas un produit au cœur de la demande des architectes. Il nous a fallu 10 ans pour les convertir au matériau ».
Quelles propriétés par rapport au bois ?
Esthétiquement proche du bois, le bambou détient aussi des propriétés équivalentes voire supérieures, en termes de stabilité et de résistance. « Le Bamboo N-finity utilisé dans ce projet est un lamellé-collé en bambou, imprégné pour un usage en extérieur. Il atteint la classe 3 (selon EN335), pour un usage en extérieur et la classe 1, la plus élevée, en termes de durabilité (selon EN350) ».
Autre atout : le bambou de Moso® peut être utilisé sur de grandes portées, « jusqu’à 11m50 », grâce à sa facilité de calepinage, affirme le directeur commercial. Les sections se sont ainsi adaptées aux différentes hauteurs de murs et pour créer des séparations, à la fois fonctionnelles et décoratives. Mises en œuvre sur les balcons, elles n’ont nécessité que deux points de fixations à leurs extrêmités .
La pose du bambou, à claire-voie, apporte ainsi du mouvement aux façades des deux résidences. Un jeu d’ombres et de lumières se dessinent. La beauté naturelle du matériau offre ainsi un peu de chaleur, et vient contrer la relative austérité de la brique.
Une plante au bilan environnemental intéressant
Posé sur ces balcons dansants, le bambou fait aussi un clin d’œil à la nature environnante composée de terrasses vertes et de jardins partagés. Quid de son impact environnemental ? « Son bilan carbone est très bon », assure le directeur commercial de Moso France. Cette plante de la famille des graminées se développe en effet très vite et qui stocke, comme le bois, une grande quantité de CO2.
MOSO® International B.V. assure également s’approvisionner de façon éco-responsable, à travers la certification FSC.
Alors le bambou va-t-il conquérir encore davantage le marché des programmes écologiques ? « C’est une espèce invasive ! rappelle, en souriant, Jean-Pascal Costa, « Il dérange, c’est indéniable ! Pourtant, on ne prétend pas remplacer le bois. Il vient se positionner là où le bois a trouvé ses limites », conclut le commercial, intarissable sur les atouts de la plante.
Photos : © Photographe : Daniel Osso Photographe/Design : Elizabeth de Portzamparc – 2Portzamparc/Fabricant : Moso Bambou
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