La Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) présente une facette encore méconnue de la culture de l’archipel : le savoir-faire japonais dans le domaine de l’architecture traditionnelle en bois. L’exposition est encore visible jusqu’au 27 janvier 2024.
Cette exposition originale est une occasion unique pour tous les publics, petits et grands, néophytes et amateurs, d’appréhender les métiers et techniques traditionnelles, liés au bois et leur place dans la culture japonaise.
L’exposition présente les différentes étapes du travail du daiku (charpentier) : sa sélection minutieuse des bois (cyprès, cèdre, pin rouge…) ; l’utilisation d’une multitude d’outils – pour mesurer, marquer, couper ou encore raboter – dont le rôle est bien sûr essentiel ; les rituels shintô effectués en costumes de cérémonie pour s’attirer les faveurs des divinités lors de la construction.
La dimension spirituelle de l’architecture bois
La dimension spirituelle est aussi évoquée au travers de l’architecture religieuse (temples bouddhiques et sanctuaires shintô) et des dômiya-daiku, charpentiers spécialisés dans ce type de construction.
Une autre facette de l’architecture traditionnelle est illustrée par une reconstitution grandeur nature du Sa-an, un célèbre pavillon de thé conçu en 1742, qui fait partie du complexe du temple Daitoku-ji à Kyoto.
Cette structure est typique du style sukiya, né au XVIe siècle avec l’engouement pour la cérémonie du thé parmi l’aristocratie. Elle témoigne du savoir-faire des charpentiers japonais et de la beauté d’une architecture d’apparence rustique, mais à la conception étonnamment complexe.
Enfin, l’exposition révèle au public la technique des kigumi. Ces assemblages de pièces de bois sans clous ni vis ont une multitude de formes, parfois très sophistiquées, qui répondent à des fonctions diverses et sont emblématiques de l’ingéniosité des charpentiers japonais.
Architecture traditionnelle en bois : 2 films et un documentaire à voir cette semaine
Enfin, deux films et un documentaire – encore jamais diffusés en France, seront projetés pour l’occasion :
Chiisakobe : vendredi 12 janvier, à partir de 17h00
Ce film inédit en France se passe à l’époque d’Edo (1603-1868), mais il fait référence en creux aux destructions de Tôkyô à la fin de la guerre du Pacifique. Il est adapté d’un roman de Shûgorô Yamamoto auteur également de Barberousse avec lequel Akira Kurosawa a atteint le summum de son art. La même veine humaniste traverse ces deux superproductions de l’âge d’or du cinéma japonais.
La pagode à 5 étages : samedi 13 janvier, à partir de 17H30
Ce film de patrimoine d’une grande rareté tourné en temps de guerre dans des conditions difficiles, est la version la plus longue retrouvée jusqu’ici. Le métrage original de ce film était de 70 minutes environ. Par Heinosuke Gosho, l’un des initiateurs du cinéma moderniste à la fin des années 1920.
Le temple Horyûji : samedi 13 janvier, à partir de 17h30
Ce documentaire à la fois didactique et artistique montre avec une grande rigueur dans la forme et la narration, les chefs-d’œuvre de la statuaire bouddhique conservés au Hôryûji, ce temple à l’histoire plus que millénaire, classé trésor national depuis la fin du 19e siècle. Réalisé par Susumu Hani, l’un des fers de lance du cinéma indépendant des années soixante.
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