Tête en l’air, c’est l’histoire d’un passé ; une rencontre entre le béton et le bois. Inspirée par l’ambiance d’autrefois, l’agence d’architecture KOZ livre 30 logements sociaux dont 15 en ossature bois dans le XVIIIème arrondissement de Paris, pour le compte de Siemp.
Le projet est situé dans le nord de Paris, dans un ancien quartier de la classe ouvrière. Là où la vie sociale était riche et dense. Sur cette parcelle étroite et profonde de la rue Philippe de Girard, les constructions existantes en béton portent les stigmates du temps qui passe. Mais afin d’en conserver l’esprit et le caractère, le bâtiment existant côté rue, a totalement été remanié pour accueillir des appartements répondant aux normes de vie d’aujourd’hui.
Derrière, les architectes de l’agence KOZ imaginent un jardin généreux orienté plein sud. Depuis la rue, accessible par le porche d’origine, le jardin avec son platelage en bois dessine un chemin géant et naturel. « Le jardin agit comme un espace intermédiaire entre la rue et l’intimité des logements » soulignent les architectes.
Au-delà, la principale caractéristique de cette nouvelle partie est à 100 % dans la construction en bois ; « un exploit dans un pays où tous les règlements et les habitudes tournent autour de la construction en béton ». Construit en ossature bois en épicéa (Kerto® de MetsäWood), le nouveau bâtiment présente une architecture résolument contemporaine, morcelée et spontanée ; un enchevêtrement aléatoire de « boîtes » qui perturbe l’ordre conventionnel ! «
L’idée était non seulement de marquer des ruptures dans la lecture de la façade, et de rendre chaque logement unique – mais aussi de donner l’impression aux usagers d’avoir un pièce en plus. Comme une boîte accolée à leur appartement les invitant à lui donner un usage qui correspond à une envie : un bureau, un salle de gym, un atelier d’arts créatifs…ou une chambre ».
Et avec son bardage à claire-voie en mélèze d’origine russe, les façades sont ultra graphiques. Une rythmique architecturale autant esthétique qu’écologique où le bois finalement, maintient l’équilibre entre le bâti, le jardin et ses habitants. « Grâce au bois, le jardin devient une sorte de salon de plein air. Par ses valeurs et son traitement, il montre que le logement social peut être un lieu idéal, de bien être et de fierté à petite échelle ».
Le bois comme vecteur de mouvement social a véritablement accompagné la réflexion des équipes de KOZ. Pour la convivialité, chaque logement profite d’une ouverture sur le jardin, et à l’arrière, des petites cours offrent des jardins privés pour l’intimité. Une configuration qui permet en plus une meilleure luminosité, jusqu’à l’apport de la lumière naturelle dans toutes les salles de bains.
Au-delà, le confort passe par l’approche environnementale du projet : ECS solaire, modules photovoltaïques, toitures végétalisées, récupération des eaux de pluie… Des efforts certifiés, en neuf : Habitat & Environnement, BBC Effinergie, Profil A avec 50 kwh/m²/an et en réhabilitation : Patrimoine Habitat & Environnement avec 62 kwh/m²/an. Tête en l’air, c’est une histoire d’architecture, de bois et de béton, de neuf et d’ancien, surtout de performances et d’esthétisme.
Texte : Laurène Delion – Photos : Cécile Septet
Source : Architecture Bois & dépendance n°62, p. 94-95
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.