Comment s’offrir une grande parcelle près du Vieux Port de La Rochelle et construire une maison bois contemporaine lorsqu’on possède un budget honnête mais pas extensible ? Ce maître d’ouvrage a trouvé une réponse dans l’autopromotion. Il a acquis un terrain avec une autre famille. Les deux maisons bois ont été conçues et construites par Atypik Habitat, côte-à-côte, lors d’un seul et même chantier.
Près du Vieux-Port de La Rochelle, les terrains vastes et bien exposés ne courent pas les rues. Lorsqu’il déniche cette parcelle de 400 m², Xavier Brossard a déjà en tête un projet de construction.
La situation est idéale mais la surface trop importante et le coût trop élevé (200 000 €). De plus, le futur maître d’ouvrage ne veut pas trop entamer son budget de construction. Très vite, l’idée de l’habitat groupé s’impose comme solution. Le principe consiste à acheter le terrain à deux familles puis faire construire deux logements. Le fait de réaliser le projet en un seul et même chantier, avec des options constructives identiques, des choix de matériaux similaires tout en faisant appel à un seul et même maître d’oeuvre permet de réaliser d’importantes économies, tout en répondant aux obligations réglementaires imposées en secteur classé. Reste à trouver le bon partenaire pour mener à bien cette aventure… Lorsqu’il entend parler du projet, Philippe Marchand, le 2nd propriétaire, est séduit. Les deux familles déposent donc un permis de construire en indivision. Le terrain est par la suite divisé par acte notarié. Chaque famille est donc propriétaire de son lot. Si l’écriture architecturale de l’ensemble est la même, chaque logement possède sa touche et ses options personnelles : choix du bardage, mode de chauffage différent, traitement des façades, aménagement des terrasses, variation des surfaces habitables (130 et 120 m²),
du nombre de chambres (de 3 à 5)… Cependant le système constructif reste identique, une ossature bois.
« Il s’agit de deux maisons complètement séparées sous un même toit », décrit Jean-François Desage (Atypik Habitat). Le concepteur a utilisé un jeu de vides et de pleins côté ouest.
Côté jardin, c’est l’alternance des bardages qui anime la façade : du Trespa® jaune, un bardage en lame de mélèze à claire-voie et des lames Silverwood® couleur taupe. Ce jeu de matière habille les différents volumes, des boîtes qui s’imbriquent les unes dans les autres. Les extérieurs progressent vers l’est, de la terrasse jusqu’au jardin potager en fond de parcelle, seul espace partagé par les deux familles qui vivent en harmonie.
1 : Cette parcelle tout en longueur est située dans le centre de La Rochelle. Le bâtiment qui l’occupait, a été détruit, le site dépollué. Une bande 40 m² a été préemptée par la mairie lors de la cession.
2 : La réalisation d’un radier (plate-forme de béton coulé sur une armature métallique) a été nécessaire comme fondation en raison de la nature meuble du sol. En effet, le terrain est situé à proximité des zones de marais.
3 : Les maîtres d’ouvrage ont opté pour une ossature bois de 120 mm par 45 mm avec un entraxe de 60 mm. Les parois ont été préfabriquées dans l’atelier du charpentier et montées sur site.
4 : La pose des lisses basses est achevée. Les panneaux prêts pour le montage sont dressés. Le chantier a débuté par le rez-de-chaussée de la maison de Philippe Marchand.
5 : Après le rez-de-chaussée de M. Marchand, les charpentiers de l’entreprise CILC se sont attaqués à celui de M. Brossard. Il n’y a pas de murs mitoyens entre les deux logements.
6 : Les volumes de l’étage prennent forme chez Philippe Marchand. Le bâtiment est implanté, côté rue en alignement afin de ménager une place de stationnement aux deux logements.
7 : Le plan s’organise au rez-
de-chaussée autour d’un salon-salle à manger séparé de la cuisine par un bar. On accède à l’étage par un escalier en colimaçon, qui à ce moment-là de la construction, n’était pas encore posé !
L’isolation des murs a été réalisée avec une couche de laine de roche de 120 mm. La toiture est isolée avec 250 mm de laine minérale.
8 : Ici, les solivages de la toiture-terrasse et du plancher intermédiaire prennent forme. On distingue la réservation pour la pose de la fenêtre de toit et la trémie de l’escalier.
9 : La pose de la membrane d’étanchéité sur le toit-terrasse requiert une attention particulière dans le cas présent. Un joint de dilatation a été prévu au-dessus de l’acrotère.
10 : Le plancher de l’étage est
achevé. La porte-fenêtre s’ou-
vre du bureau vers la terrasse suspendue. Ce petit extérieur est abrité des regards et du vent par un mur en polycarbonate bleu.
11 : La pose de l’isolation en laine de roche avant la réalisation du doublage. On est toujours à l’étage au-dessus du garage de Xavier Brossard.
12 : Passage des gaines électriques dans le faux-plafond. Le pare-vapeur est posé sur la paroi verticale. Pour l’étanchéité à l’air, les trous effectués dans la membrane doivent être repris avec de l’adhésif.
13 : Les panneaux de polycarbonate bleu constituent une cloison légère qui referme en partie la terrasse de l’étage. Cette astuce évite les vis-à-vis avec le voisinage tout en ramenant de la luminosité.
14 : Les maîtres d’ouvrage ont opté pour un plancher chauffant électrique et des convecteurs à l’étage. Le logement voisin est équipé d’une VMC double flux et d’un poêle à bois.
15 : Une chape liquide de ragréage a été coulée et traitée avec un vernis béton. Moins onéreux que le béton ciré, ce revêtement de sol garde un aspect brut industriel qui convient bien aux intérieurs contemporains.
16 : La cuisine assez épurée possède une source lumineuse directe grâce à ce petit fenestron qui donne sur rue. Les menuiseries mixte bois/alu ont été choisies pour leur qualité thermique.
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